Derrière ce titre un peu pompeux, je vais essayer de faire le point sur 2 possibilités sérieuses et fondées qui sont à notre disposition pour comprendre, se positionner et faire des objectifs dans ce processus de correction boursière importante. La première chose à faire, en tous cas, ne pose pas de problème particulier puisqu’il s’agit d’éteindre sa TV et de jeter la presse généraliste replètes de « reprise » (comme si ils y comprenaient quelque chose, après avoir poussé les petits porteurs à acheter le marché fin 2008!) et de green shoots (o miracles de la terminologie élaborée des communicants professionnels!) alors que l’économie US continue de plonger en plein marasme. Quant à la remontée verticale de l’indice bancaire (voir ci-dessus), nous lui réglons de suite son compte en observant 1/ qu’un doublement de valeur (au bas mot) en aussi peu de temps dans un secteur sinistré, c’est très douteux (voir réservé aux insiders que vous n’etes pas), et 2/ une montée en 3 temps aussi réguliers, c’est très suspect (ou sont les consolidations nécessaires pour faire des points d’entrée pour les éventuels suiveurs de tendance ?). Finissons avec les rumeurs de scandale autour du stress test, mais c’est pas le coeur du sujet.
En fait, le coeur du sujet, c’est déjà d’arriver à nous situer en termes d’évolution de marchés boursiers, et pour cela, il faut répondre à la question d’apparence tellement bète qu’aucun brillantissime journaliste généraliste ne se la pose jamais (c’est normal, ils n’ont pas de portefeuilles à faire fructifier, eux!): qu’est-ce qui fait monter les marchés ? Eh bien, des gens très sérieux comme Robert Shiller, l’auteur de Irrational Exuberance se l’est posée (c’est normal, il n’est pas journaliste à France Televisions, il est juste Chairman à Yale Univ., donc il a le temps de réfléchir sur des choses bètes). Et sa réponse est très claire: c’est la sur-évaluation progressive du multiple de capitalisation (aussi appelé PER, ou P/E pour Price/Earnings Ratio). Et comme cette surévaluation doit bien s’arréter à un certain moment, il doit donc exister des Secular Bear Markets qui la font chuter à pic (parce qu’il est bien connu qu’on panique toujours plus vite qu’on se calme); voici (entre autres!) un document très clair qui vous expliquera ca bien mieux que moi. D’autres sources sont le Short View de vendredi, ou bien Robert lui-meme et aussi wikipedia.
En gros, à ce niveau, retenez que les profits moyens des grands indices ne flambent pas sur le court terme/moyen terme (sauf effet cosmétique comptable), seul change le prix que les opérateurs sont prets à payer pour ceux-ci. Une fois qu’on a cela bien rentré dans la tete, on peut commencer à regarder des graphiques … pour s’apercevoir qu’ils se ressemblent tous beaucoup! Dans la seconde partie, on étudiera ces graphiques.
Le gvt US a pompé des milliers de milliards de $ ; bon, du faux argent, mais, pour l’instant, accepté comme du vrai.
Quand sera-t-il épuisé ? C’est à ce moment que les marchés cesseront de monter, non ?
Pour savoir comment tout ça va rentrer dans l’ordre :
http://www.youtube.com/watch?v=brLOtL81L8c&eurl=http%3A%2F%2Fwww.le-blog-immobilier.com%2F2009%2F05%2Fvous-voulez-voir-comment-largent-fructifie-de-luim%25C3%25AAme-.html&feature=player_embedded
Salut Laurent,
en fait je me demande tout simplement si les etats n’essaient pas de sauver la mise en fermant les yeux sur des principes prudentiels elementaires. On avait déjà vu ca par le passé à travers un optimisme forcené dans l’économie (disons à partir de 2000?). On dirait qu’une énorme langue de bois coiffe les marchés, et que finalement tout le monde espére que ca reparte comme avant – grâce à
*la minimisation de la situation (y compris des manipulations de données de tous ordres: PIB, etat des banques -viva Ben-, des rapports d etat -test déstressé etc. ),
* l’injection AHURISSANTE de cash gratuit, et finalement
* une prise de risque encore plus grande. Mais, je me demande dans quelle mesure les nouvelles liquidités (y compris ce qui a été vendu en automne) pourraient parvenir a stabiliser le marché en s’adossant sur de nouveaux repères: un PER minimisé ! Robert Shiller!) , l’acceptation de fermetures massives d’usines, un taux de chomage elevé, une dette explosive. Tout l’orchestre politico-financier s’arrangeant d’un curseur placé plus bas, quant aux nations, elles seront contentes de voir que « tout ne va pas si mal ». Dans ce marché de dupes, la machine sera relancée.
En attendant, je me conforte dans une vague baissière à venir. Motif: les dégats apparents et non « masquables » sur l’economie ne sont pas finis: faillite de GM, et de Mazda (?), de sous traitants, chomage >11%, etc. etc.
Un bon indice. Le conferance board des usa.
Et il semble que celui-çi commence a se stabiliser et même a remonter. Alors, signe de reprise?
Je refuse d’être totalement négatif.
Un signe qui me fait plaisir, c’est le cours du paladium (un métal précieux, a usage industriel)
Comme le cours du brut, il a bien augmenté.
Pour les éléments négatifs, ils sont encore trop nombreux, pour être positif. Celui qui rate la reprise va le payer chère et risque d’attendre longtemps pour éponger ces pertes.
Alors Laurent, je lis tes interventions avec beaucoup d’attention. (Bien que je ne comprenne pas tout).
Pour que le march°é puisse repartir à partir des niveaux actuels, il faudrait des « pigeons suiveurs » candidats au plumage en règle parce que les gens sérieux ont bien vu que les PER sont encore trop hauts et qu’ils n’ont pas l’intention d’acheter à de tels prix. Or, le hic, c’est qu’après la vague 3 d’octobre-novembre, ces candidats-pigeons sont complètement à sec! Le marché dans un bear market, c’est un peu comme la mafia dépeinte par Roberto Saviano, à savoir une machine qui se régénère en éliminant constamment les + faibles (je ne dis pas que c’est bien, je dis que c’est efficace et je ne fais pas l’apologie de la mafia, en particulier je vis en Italie du Sud!). Donc les possibilités d’avoir des faux mouvements diminuent d’autant. Dans le cas actuel, on a juste un mouvement fabriqué par la Matrix et les shorters jouent à faire les hackers!
Laurent; tout a fait d’accord concernant le PER comme indice essentiel ET révélateur de l’exubérance des marchés; mais ne vaudrait -il pas y le relativiser par le masse financière accessible ou le pouvoir d’achat? ; ie. PER/m
PS: à propos de du « E » de PER; illustration par l’exemple: point bas pas encore touché
(AOF) – Le directeur général de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar a déclaré dans un entretien aux « Echos » qu’il ne percevait pas d’amélioration sensible de la conjoncture au mois d’avril. Le groupe prévoit dès lors un premier semestre « particulièrement difficile ». Selon Pierre-André de Chalendar, la crise économique n’est pas finie, même s’il elle lui semble se rapprocher du point bas.