Il y a de mauvaises odeurs dans le bâtiment, et pas parce que l’on habite près d’une tannerie. Cela sent mauvais pour différentes raisons.
Liste non exhaustive :
– les tentatives de hausses des prix, dans un marché en régression, sont suicidaires. Elles sont caricaturales dans le cuivre, par exemple, où un certain nombre de distributeurs essaient de garder la ligne de crête atteinte en septembre. La chute atteint et dépasse les 25 %, d’autres par contre tente de sauvegarder les meubles, en baissant un peu (-10 à – 15 %) et en siphonnant la clientèle du voisin rigide.
– un certain nombres de distributeurs (célèbres), ont pour actionnaires des fonds de pensions (britanniques surtout) qui ont une caractéristique commune pour l’instant, celle d’être raide comme des passe-lacets. Lessivés, atomisés, détruits. Ils siphonnent les trésoreries des firmes qu’ils contrôlent et celle-ci en sont réduits à exiger des règlements comptant, et déclenchant une course au cash, dans un environnement, là aussi, défavorable.
Il préfèrent donc vendre aux particuliers, et les professionnels quand à eux, relancent, et passent leur journée à les relancer. Bien sûr, pour les chantiers futurs ou non démarrés, les commandes sont réorientés, mais le mal est fait pour les chantiers démarrés et les commandes passées.
Ces firmes vont donc être cassée comme des noix, prises dans l’étau des exigences des actionnaires et la rétractation de l’activité (celle du secteur, et surtout celle causée par leur politique commerciale).
– la récession a entrainé une attitude curieuse des industriels. Au lieu d’accélérer les productions et sauvegarder les chiffres d’affaires en traitant plus vite les commandes, ils arrêtent leur outil de
production, en attendant d’avoir le volume suffisant pour la relancer.
On voit là l’échec de la politique du flux tendu, que je préfères appeler, celle du « jamais servi » ou du « toujours en retard », qui correspond beaucoup mieux à la réalité constaté.
– Cette attitude des industriels est causée par un manque de main d’oeuvre très qualifiée, qui demande des années à être formée, au profit d’une main d’oeuvre jetable.
Le retour de manivelle est là. Dans les années de vaches maigres, les profits étaient sauvés par des quantités moindres ou ridicules, mais mieux vendues. Comme on est dans une logique de gros volumes, les gros volumes disparaissant, l’activité plonge.
Dirigés par des incompétents, ils n’ont pas compris la règle d’or en industrie. 90 % de l’activité ne rapporte peu ou rien (les prix sont trop disputés), mais ils permettent des politique de niches où les 10 % de l’activité font 90 % des profits.
Cette politique de niche ne peut fonctionner effectivement que si il y a le gros de l’activité pour permettre la très rentable. Elle permet de dégager les compétences et les opportunités.
Jeudi 16 octobre.
Patrick,
Ne trouves-tu pas ta vision de l’industrie (si tu parles de l’industrie de fabrication de biens) un peu simpliste ?
Non, Patrick a une vision très claire de l’industrie. Il a compris tous les mécanismes de l’industrie et cela nous change des poncifs habituels. Ces textes sont une bouffée d’oxygène
toto n’est qu’un sale manipulateur qui après avoir insulté se met à la flatterie subversive. On sait d’où viennent ces méthodes.
Faudrait juste changer de type d’adresse de messagerie…
Merci à Patrick et Christophe.
Pierre