Les résultats des présidentielles américaines.

Images Une bulle immobilière a des conséquences lourdes en matière électorale. Un pouvoir est indéboulonnable quand elle gonfle, balayé quand elle dégonfle.
Tout d’abord, le vote et les enjeux.
Mac Cain est battu, clairement, mais contrairement à ce que l’on dit, pas écrasé. La base électorale du parti tient. 62 millions contre 55, cela n’a rien d’un raz de marée.
Au niveau des appuis, il y a eu césure dans le capitalisme. La chambre de commerce appuyait Mac Cain, Wall Street et la classe la plus riche, Obama, qui a bénéficié de fonds beaucoup plus importants.
S. Palin, décriée, a sans doute conforté la base électorale. Ce qui a coûté cher à Mac Cain, c’est sa diatribe anti-banque. Elles ont donc, logiquement, appuyées l’autre candidat.
A terme, si la crise s’envenime, les républicains pourraient en tirer profit.

Foreclosure A l’est, la césure est claire. C’est quasiment, le nord contre le sud de la guerre civile (première carte) . Seul la Virginie, la Caroline du  nord et la Floride ont votés démocrate. Et encore, à peu de majorité, et encore, même en 1861, Virginie et Caroline du Nord étaient des états hésitants.
Le renversement concerne les étiquettes. Le sud est passé entièrement républicain, le nord démocrate.
L’ouest est plutôt fidèle à sa tradition républicaine, la côte ouest a voté démocrate, avec l’Arizona. Là aussi, renversement historique, passage de républicain à démocrate, assez ancien d’ailleurs.
Les partis ne représentent plus les mêmes choses, depuis longtemps déjà.
Il est clair aussi, que la dégringolade immobilière a joué gros, en Floride, en Virginie, en Arizona, en Californie, sans oublier que dans la rust belt, la bulle immobilière défunte se conjugue avec l’industrie défunte.

Carte : saisies aux USA. 

Samedi 8 novembre 2008

(10 commentaires)

  1. Il va y avoir un gros problème :
    http://www.dollardaze.org/blog/?post_id=00498
    Les bons du trésor US ne sont visiblement plus financés (le plateau sur le graphique), ce qui veut dire que la FED monétise la dette publique.
    Là c’est plus un doute, c’est une certitude, c’est l’hyperinflation …
    On va tous être millionaire !

  2. Pour surenchérir, je dirais que Barack Obama n’a été élu qu’avec une minorité de voix. En effet, les suffrages exprimés par les Américains ne représentent que 66% des électeurs. Sachant que Mac Cain a obtenu quelques 46% des suffrages exprimés, soit une petite moitié, on peut considérer qu’Obama n’a été désigné 44ème Président des Etats-Unis qu’avec un électeur sur trois. Il y a donc aux USA, un Démocrate qui a dit oui à Obama, un Républicain qui a dit non à Obama et un Américain qui, par son abstention, lui dit également non par défaut. Obama est donc élu démocratiquement chef d’Etat avec une majorité contre lui. Quant à la répartition des voix, il est effectivement troublant de constater que le bloc territorial qui rejète Obama correspond aux Etats du Sud, c’est-à-dire ceux de l’ancienne Confédération. La « trahison » floridienne étant due à sa forte communauté hispanique… Cette répartition géographique est d’autant plus parlante que ces Etats du sud disposent d’une importante population noire. Ils représentent un espoir démocrate en terres républicaines! La discipline du vote blanc ayant été absolue. Par contre, ce sont les Etats industriels qui ont votés Obama, moins parce qu’ils ont une forte communauté noire, mais parce qu’ils sont sinistrés par la crise. Obama va donc faire sa politique avec les « nordistes », c’est-à-dire les faucons de Washigton. Sachant que les précédents présidents étaient des sudistes convertis à l’affairisme, il sera passionnant de suivre l’évolution de la politique intérieure américaine… Pour ma part, pour avoir été au contact avec la bonne société sudiste, le problème provient moins des noirs que de l’éternelle rejet de la conception nordiste de l’économie, c’est-à-dire le manque de soutiens à l’économie réelle, sachant que le sud reste psycologiquement et structurellement très agricole (un peu comme en France avec ses problèmes agricoles). Si Obama déçoit, je crains que ses voyages dans les Etats du Sud soient houleux, entre enthousiasme des uns et rejet des autres. Rappelons que c’est dans une ville du Sud, Dallas, que Kennedy fut assassiné (Pour la petite histoire, le Texas est le seul Etat de la Confédération à n’aévoir jamais capitulé). Obama est un noir pour la gentry sudiste. S’il échoue, se sera et comme démocrate et comme noir. Au cours de son (premier?) mandat, il peut devenir la cible d’un nationaliste fanatique. Compte tenu du symbole et des idées véhiculées lors de la campagne électorale, vouloir tuer le premier noir devenu Président, c’est tuer une seconde fois les rêves de Kennedy et la politique de réconcialition d’Abraham Lincoln. Obama est donc le Président des Etats-Unis le plus important depuis les quarante dernières années.

  3. Pour viVre heureux vivre cAché. Début 2009, on déplace son blé sur l

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