Le Monde change de peau,
Sera-t-il laid ou bien beau, couvert de couleur peinture ou de vert nature ?
Dans les journaux et sur les ondes, on sent qu’un nouveau monde vient au monde
Qu’il soit trop tard ou trop tôt, le monde change de peau, le monde change de peau ….
prédisait déjà Alain Souchon – toujours aussi visionnaire – durant mon adolescence.
Il anticipait déjà la nécessaire adaptation de la presse à l’univers internet, aux gratuits et à l’arrivée des blogs.
Pour lancer sa nouvelle maquette, et remonter le niveau de ses recettes « le Monde » n’a pas lésiné en engageant plus de 5 millions d’euros dans la bataille, ainsi que des spots télé.
C’est que « LA » référence de la presse française n’a plus le choix : ses lecteurs boudent le format papier source de revenus, les ventes au numéro se sont effondrées de 18% en trois ans, son concurrent « le Figaro » affiche même désormais des meilleurs résultats en terme de nb d’exemplaires vendus. En conséquence, le groupe, qui possède aussi « Télérama », « Courrier international », « le Midi libre » ou 6% du « Nouvel Observateur » (actionnaire lui de 4% du « Monde ») a vu ses comptes dépérir.
La perte a atteint 60 millions d’euros l’an dernier et devrait atteindre 20 millions fin 2005.
Le journal a supprimé 20% des effectifs, tout en lançant une augmentation de capital de 65 millions d’euros fin Octobre, le groupe Lagardère et le groupe espagnol Prisa éditeur dEl Pais apportant, chacun, 25 millions d’euros en numéraire, et le groupe Stampa 2,5 millions d’euros. Une tranche de dix millions d’euros étant réservée aux actionnaires déjà présents au capital.
Dans le cadre de l’opération, trois représentants de Lagardère (Arnaud Lagardère, Dominique dHinnin, Gérald de Roquemaurel) sont entrés au conseil de surveillance du Monde SA, ainsi que des représentants de Prisa et de Stampa.
En France, les frais de fabrication et de distribution sont plus élevés que dans d’autres pays. Le Monde se voit alors obligé de répercuter ses coûts en élevant ses prix de vente et diminuant la rémunération de ses diffuseurs que sont les kiosques.
D’où les conséquences associées : les lecteurs se tournent vers d’autres sources d’informations moins onéreuses, voire même gratuites telles que les blogs ou les gratuits, et les vendeurs en kiosque y retrouvent difficilement leur compte,
la spirale infernale perte de lecteurs / perte de revenus publicitaires – ces revenus étant directement liés à l’audience – n’étant pas là pour arranger les choses.
Sur Alain Souchon …. une rose porte désormais son nom …
http://www.leblogjardin.com/2006/01/nouveaux_chez_m.html#comment-13004515