Alors que selon le quotidien El Nacional, des ouvriers en grève bloquent depuis mardi quinze foreuses de pétrole de la compagnie chinoise CNPC dans l’est du Venezuela, la compagnie publique PDVSA (Petroleos de Venezuela) a annoncé dimanche avoir réalisé en 2008 un résultat net en hausse de 50% par rapport à celui enregistré en 2007.
La raison d’un tel succès ? en tout premier lieu la flambée du cours du brut observée l’été dernier. Laquelle n’est pas éternelle …
Selon les chiffres officiels communiqués par l’entreprise, PDVSA a enregistré un résultat net de 9,4 milliards de dollars (6,7 milliards d’euros) en 2008. Les ventes de brut se sont élevées quant à elles à 126,3 milliards de dollars, contre 96,2 milliards en 2007, soit une hausse de 31,3%.
Rappelons que la compagnie publique est associée depuis 2007 à des sociétés étrangères privées dans le cadre d’entreprises mixtes contrôlées à au moins 60% par l’Etat.
Une manne pétrolière bien « utile » pour financer missions et programmes sociaux du gouvernement de Hugo Chavez.
C’est ainsi qu’en 2008, PDVSA a reversé 53 milliards de dollars à l’Etat, un chiffre en hausse de 9 milliards par rapport à 2007, sous forme d’impôts et de contributions au développement social (15,3 milliards).
La clé du succès ? la hausse du prix moyen du brut vénézuélien qui s’est établi en 2008 à 86,49 dollars, soit près du double du cours auquel il est exporté depuis le début de la même année (44 dollars).
Cerise sur le gâteau, si les exportations ont cru en valeur, elles ont également progressé en volume : PDVSA a en effet exporté l’an dernier 2,9 millions de baril par jour (bpj), soit une hausse de 108.000 bpj par rapport à 2007, pour une production moyenne de brut de 3,2 millions de bpj.
Chiffres à prendre en compte toutefois avec prudence : l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n’évalue la production moyenne du Venezuela, qu’à 2,1 millions de bpj.
A noter également : début mai, Hugo Chavez, acculé par la baisse des prix du pétrole, principale ressource du pays, a accéléré l’étatisation de l’économie, en nationalisant cinq entreprises sidérurgiques et une grande banque.
Selon certains analystes, la dernière vague de nationalisations a un double objectif « idéologique et économique ».
Devant faire face à une chute brutale des revenus pétroliers, le Président du Venezuela trouve dans les nationalisations un moyen de se soustraire – temporairement – à ses engagements financiers.
Car l’époque de la flambée du brut est bel et bien révolue : le baril de brut vénézuélien se négocie aux environs de 40 dollars depuis le début de l’année alors que le budget de l’Etat – alimenté à 50% par le pétrole – tablait pour 2009 sur 60 dollars.
Précisons également que certaines prises de contrôle sont toujours en attente du paiement par l’Etat des indemnisations dues aux anciens propriétaires.
Sources : AFP, Tribune de Génève
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