Areva : la compétitivité, argument fatal pour réduire les emplois

Ne dites plus suppression d’emploi mais compétitivité  ! Cela apparaît beaucoup plus positif … même si au final cela conduit aux mêmes effets.

Tout comme Renault en Roumanie  c’est avec cet argument que le géant du nucléaire français Areva tente d’amadouer syndicats et salariés. En laissant entendre que la raison de telles mesures est justifiée par le contexte international – dont il n’est donc pas maître – et en aucune façon à une gestion pour le moins malencontreuse, alors même que l’entreprise est confrontée à perte nette de près de 5 milliards d’euros l’an dernier, situation la contraignant même çà à envisager de ses séparer d’une partie de ses activités … à la Chine  ….

Affichant le drapeau sombre de la concurrence internationale, Areva a annoncé jeudi viser une réduction de ses frais de personnel « dans le cadre de son plan de compétitivité ».

Plus précisément, le groupe annonce  vouloir réduire ses frais de personnel de 15% en France et de 18% dans le monde d’ici 2017.
L’entreprise compte mettre en œuvre différents leviers pour ce faire  : « l’emploi, la rémunération, l’organisation de la production et du temps de travail », indique ainsi la direction d’Areva. Tout en précisant que « l’impact précis en terme d’emploi fera l’objet de discussions avec les organisations syndicales et dépendra des économies obtenues sur chacun des autres leviers ».

L’ouverture de négociations avec les organisations syndicales est prévue dans la foulée, une réunion étant prévue dès jeudi matin en vue de traiter du dossier.

Une première étape se déroulera jusqu’en juin et vise à « structurer le dialogue social et la gestion de l’emploi et des compétences en 2015, 2016 et 2017 », précise par ailleurs le groupe.

Certes, histoire de rassurer, le directeur général d’Areva, Philippe Knoche, a répété à plusieurs reprises que le groupe userait de la meilleure volonté  pour que, s’il était contraint à prévoir des mesures de départ, ces dernières soient basées sur le volontariat. Rappelons que jusqu’à présent, le groupe n’a pas mis en place de plans de suppressions d’emplois.

Les syndicats redoutent quant à eux que de telles mesures ne menacent l’emploi de « 3.000 à 4.000 » personnes en France, une source syndicale évoquant plus précisément le chiffre de « 3.500 » emplois, l’objectif de 18% au niveau mondial menaçant selon elle l’activité de « 5.000 à 6.000″ salariés.  Le groupe emploie actuellement 45.000 personnes dans le monde, dont environ 30.000 en France. Le Figaro évoque quant à lui de source proche du dossier, le chiffre de 3.500 personnes impactées.

En mars dernier, Areva a déjà annoncé un plan d’économies de 1 milliard d’euros d’ici 2017, lequel prévoit des réductions de frais de personnel et l’amélioration de sa politique d’achats et de sa productivité.

Sources : AFP, Le Figaro

Elisabeth Studer – 07 mai 2015 – www.leblogfinance.com