Le cours du pétrole plombé par la Fed

Le prix du baril aura achevé la journée de mercredi en nette baisse à New-York, les investisseurs réagissant à chaud à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque Centrale américaine, laquelle souffle le chaud et le froid sur les marchés …
Ces dernières heures, les marchés semblent plutôt « refroidis » par de nouvelles positions de la Réserve fédérale américaine (Fed) laissant entendre lors de la réunion des 30 et 31 juillet qu’elle pourrait prochainement cesser ses mesures de relance … qui s’apparentent grandement à l’utilisation de la planche à billet.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre aura ainsi chuté de 1,26 dollar durant la journée, s’échangeant désormais à 103,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Un mouvement baissier avait d’ores et déjà été observé depuis plusieurs jours, les investisseurs anticipant la teneur des minutes de la dernière rencontre du Comité de politique monétaire (FOMC). Entrevoyant à très court terme la diminution progressive des injections de liquidités de la Fed. Laquelle injecte tout de même la bagatelle de 85 milliards de dollars par mois en rachat d’obligations et de titres hypothécaires.

Selon le compte-rendu désormais officiel, différents membres dudit comité ont suggéré fin juillet de mettre un frein aux opérations d’achats d’actifs menés par la Banque centrale américaine.

Les courtiers semblent à présent intégrer une telle éventualité, conduisant à renforcer le billet vert, et par ricochet à faire baisser le cours du pétrole, libellé en dollar.
Les analystes estiment également que des prises de bénéfices peuvent être réalisées actuellement, les investisseurs revendant du pétrole avant une probable prochaine chute des cours.

Si la politique de la Fed a pu favoriser l’achat d’actifs risqués comme les matières premières, et tout particulièrement le pétrole, via un afflux d’argent frais sur les marchés, désormais la perspective d’un revirement de la Banque centrale devrait inverser la tendance.
D’autant plus qu’un creux de consommation est attendu ces prochaines semaines, alors que la saison estivale propice aux déplacements touche à sa fin, et que la rigueur hivernale n’a pas encore débuté.

Sources : AFP,ats

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 21 août 2013

(26 commentaires)

  1. Extrait « les Echos »
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    La publication des minutes du dernier comité de politique monétaire de la Fed, hier après-midi, n’a pas apporté aux marché la clarté qu’ils auraient souhaitée sur le calendrier de repli du programme d’assouplissement quantitatif en cours. On sait que la banque centrale américaine va bientôt ralentir ses achats, à l’heure actuelle de 85 milliards de dollars par mois, d’obligations souveraines et d’actifs immobiliers. La question, c’est de savoir à partir de quand et à quel rythme. Les minutes indiquent que les membres du comité sont presque tous d’accord pour commencer cette opération de repli d’ici la fin de l’année. Mais ils ne sont que «quelques uns» à estimer qu’ «il sera bientôt temps de ralentir le rythme des achats». D’autres préfèrent insister sur l’importance «d’être patient et d’évaluer les dernières informations sur la conjoncture avant de décider». Les derniers signaux macroéconomiques sont encourageants, mais pas non plus univoques. Le taux de chômage diminue, mais à coups de jobs peu qualifiés et mal payés. L’inflation remonte mais l’indice que la Fed suit au plus près est encore en-dessous de son objectif de long terme. Les investisseurs ne sont, du coup, guère avancés.

  2. « calendrier de repli du programme d’assouplissement quantitatif en cours » ? C’est à mourir de rire, il n’existe actuellement aucun ralentissement, bien au contraire
    Ceux qui n’acceptent que de faire des transactions en $, ne pourrons pas se plaindre si un problème bien prévisible se présente pour cette monnaie. Echanger du pétrole contre du papier monnaie imprimé au fur et à mesure me semble une bien bizarre opération financière. Heureusement qu’il reste encore quelques jours de vacances pour permettre à certains de continuer à confondre propagande déconnectée et réalité économique.

  3. « Laquelle injecte tout de même la bagatelle de 85 milliards de dollars par mois en rachat d’obligations et de titres hypothécaires. »
    Une nouvelle fois les chiffres avancés par la FED sont faux, la somme de 85 millards de $ par mois est en fait largement dépassée. Sans parler de l’effet de création monétaire par la valorisation automatique des portefeuilles boursiers, de nombreuses opérations « monétaires non conventionnelles » sont réalisées sous le manteau sans aucun contrôle.

  4. « Wall Street a terminé dans le vert vendredi malgré de mauvaises nouvelles …. » !!
    Pas besoin de bonnes nouvelles, juste quelques émissions de papier vert et quelques bruits de « cuissardes » et de casseroles un peu dérisoires en Méditerranée!
    Nous allons tranquillement vers un gros problème de crédibilité monétaire et boursière, certains vont devoir faire une croix, un croissant, ou éventuellement une étoile, sur des sommes considérables, accumulées pendant des années.

  5. USA: le plafond de la dette sera atteint « mi-octobre » (Trésor)

    (reprise de la veille)

    Washington (awp/afp) – Le plafond légal de la dette des Etats-Unis sera atteint « mi-octobre » et doit être relevé par le Congrès avant cette date pour éviter un défaut de paiement du pays, a indiqué lundi le secrétaire au Trésor américain.

    « A cette date, les Etats-Unis auront atteint la limite de leurs possibilités légales d’emprunter et le Trésor devra financer le gouvernement avec les seules liquidités dont il disposera », écrit Jacob Lew dans une lettre aux responsables du Congrès.

    M. Lew précise dans sa missive que le Trésor ne sera alors plus en possession que de 50 milliards de dollars, un montant que les dépenses de l’administration peuvent « parfois » dépasser en une seule journée.

    Majoritaires à la chambre des représentants, les républicains ont jusqu’à présent refusé de relever durablement le plafond de la dette et croisent régulièrement le fer avec l’administration Obama sur cette question.

    « Le Congrès doit agir aussi vite que possible pour faire face à ses responsabilités à l’égard de la nation et supprimer la menace d’un défaut de paiement », a ajouté M. Lew.

    Le plafond de la dette a été une première fois atteint au début de l’année avant d’être temporairement relevé.

    Pour éviter de dépasser cette nouvelle limite, l’administration a, depuis, recours à des mesures extraordinaires (suspension de certains fonds de retraites) afin de repousser l’échéance qui était jusqu’à présent attendue pour début septembre.

    afp/rp

    (AWP / 27.08.2013 06h21)

  6. Chute des devises, fuite des capitaux : les BRICS dans le viseur des marchés

    La dégringolade se poursuit. Les devises des grands pays émergents ont enregistré, mardi 27 août, un nouveau recul : la roupie indienne, en chute de 20 % face au dollar depuis le 1er mai, a touché un point bas historique (66,3 roupies pour 1 dollar), tout comme la livre turque, en baisse de 11,9 % depuis mai, le rand sud-africain (– 13,5 %), la roupie indonésienne (– 13,9 %) ou encore le real brésilien (– 17 %).

    « Si elles se poursuivent, et c’est probable, ces dépréciations auront des conséquences dramatiques pour ces économies », analyse Bruno Colmant, spécialiste du sujet à l’Université catholique de Louvain. Car la chute des monnaies renchérit dangereusement le prix des produits importés alors que la Turquie, le Brésil et l’Inde souffrent déjà d’un problème d’inflation endémique.

    Le coupable ? La Réserve fédérale américaine (Fed), désignent unanimement les dirigeants des pays concernés. « Les Etats-Unis doivent prendre en compte les effets secondaires de leur politique monétaire », a averti, mardi, le vice-ministre des finances chinois, Zhu Guangyao.

    De fait, depuis que Ben Bernanke a annoncé, le 22 mai, que la Fed s’apprêtait à réduire ses injections de liquidités sur les marchés (85 milliards de dollars d’actifs rachetés chaque mois), les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) font face à une fuite massive des capitaux.

    RIPOSTE

    Selon Morgan Stanley, 760 millions de dollars ont déserté les fonds investis en actifs émergents durant la seule semaine du 14 août. Un phénomène qui frappe en particulier l’Inde, où plus de 12 milliards de dollars se sont évaporés depuis le 1er juin, selon le gouvernement.

    « Maintenant que l’ère de l’argent facile touche à sa fin, les investisseurs rapatrient leur argent vers les Etats-Unis, qu’ils jugent plus solides », résume Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management.

    Les pays pénalisés par cette débandade organisent désormais la riposte. Pour tenter d’enrayer la dépréciation de la roupie, la banque centrale indienne a, dès juillet, limité les importations d’or, dont les Indiens sont friands, et plafonné les sorties de capitaux autorisées pour les particuliers et les entreprises.

    De son côté, la banque centrale turque a remonté son taux du prêt au jour le jour de 7,25 % à 7,75 % et inondé de dollars les marchés (100 millions de dollars par jour), tout comme son homologue brésilienne, qui a prévu de mettre en circulation jusqu’à 50 milliards de dollars d’ici décembre.

    Les BRICS devraient également se mettre d’accord, lors du G20 des 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, sur la création d’un fonds commun d’intervention sur les marchés des changes, doté de près de 100 milliards de dollars.

    « PLUS CIGALE QUE FOURMI »

    Autant de mesures, qui, selon nombre d’économistes, risquent de rester sans grands effets. « Les montants mis sur la table ne suffiront pas à enrayer la dépréciation : au mieux, ils la retarderont seulement de quelques semaines », estime Evariste Lefeuvre, économiste à Natixis. « Ce mouvement correspond à un retour à la normale, rien ne pourra l’empêcher », ajoute Christian Jimenez, président de la société de gestion Diamant bleu gestion.

    Car, en vérité, la dégringolade des devises émergentes n’est pas, loin s’en faut, uniquement liée au changement de politique de la Fed. « Le discours de Ben Bernanke a seulement été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres », explique Armand Castiel, de Riskelia, société spécialisée dans l’analyse du risque.

    Les économies des BRICS donnent en effet des signes de faiblesse depuis fin 2012. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance ne devrait pas dépasser 2,5 % cette année au Brésil (contre 7,5 % en 2010), 2 % en Afrique du Sud, ou encore 5,6 % en Inde – le plus faible taux depuis dix ans.

    Et pour cause : la plupart de ces pays n’ont pas suffisamment profité des afflux de capitaux et de l’envolée des cours des matières premières de ces dernières années pour solidifier leurs économies. « La planète entière jalousait leur croissance folle, mais on découvre aujourd’hui qu’ils ont été plus cigale que fourmi », commente Philippe Waechter. A l’exemple de l’Inde : gangrené par la corruption, le pays n’a mené aucune réforme significative depuis cinq ans et son déficit courant dépasse aujourd’hui 4,5 % du produit intérieur brut (PIB).

    MESURES CONTRE-PRODUCTIVES

    C’est d’autant plus inquiétant que certaines des mesures prises pour tenter de soutenir les devises pourraient se révéler contre-productives. « La hausse des taux au Brésil, en Inde et en Turquie risque d’asphyxier la croissance », prévient Bruno Colmant.

    De même, la hausse de certains tarifs douaniers en Indonésie et surtout les contrôles des sorties de capitaux instaurés en Inde pourraient, au lieu de les retenir, faire fuir plus vite encore les investisseurs, peu amateurs de ce genre de mesures.

    Le prochain sommet du G20 permettra-t-il d’arranger un peu les choses ? Le sujet sera en tout cas au cœur des débats. Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a appelé les banques centrales à mieux coordonner leur action afin que le changement de cap de la Fed ne nuise pas à la croissance mondiale. « L’ennui, c’est que ces institutions n’ont jamais réussi à travailler ensemble, car les intérêts nationaux sont trop divergents », assène Charles Wyplosz, économiste à l’Institut des hautes études internationales de Genève.

    La Fed, elle, ne laisse planer aucun doute. « Notre seul mandat est de nous préoccuper de l’intérêt de Etats-Unis », a rappelé Dennis Lockhart, le président de la Fed d’Atlanta, le 25 août, lors du sommet de Jackson Hole.
    http://www.lemonde.fr/economie-mondiale/article/2013/08/28/chute-des-devises-fuite-des-capitaux-les-brics-dans-le-viseur-des-marches_3467488_1656941.html

  7. Les USA peuvent rapatrier leur papier monnaie, mais sont-ils surs d’avoir assez de place pour le ranger?

    « résume Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management. » Cette intro est trop belle, Encore l’opinion de Madoff ! Cette « boite » Natexismachin une fois Natexis une fois Natixis, défense de rire, c’est du solide!!!
    écoutons donc cet âne religieusement, c’est le paradis de la finance qui se profile !

    Le problème pour nous, ici et maintenant en France, c’est que ce genre d’abruti après avoir poussé à hypothéquer l’état, chante sur les sites boursiers que la France est riche et qu’il ne faut pas se faire de soucis. En fait en douce on envisage d’hypothéquer maintenant les biens privés des Français.

    Demandons à  » nôtre pè-père chef des armées » il répondra, c’est sur qu’il existe des méthodes pour nous piller: augmenter les impôts pour forcer à vendre le patrimoine, taxer ceci ou cela, donner plus de place encore à l’espèce de Ferme Générale constituée sur les restes de l’état déjà ruiné, mais ça ne durera pas bien longtemps ce genre « d’analyse » et ses conséquences désastreuses. La fin des fantaisies se précise.

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