Veolia : le Gabon met le contrat sur la sellette

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Les temps sont durs pour Veolia.

45 jours après sa nomination, le premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima vient de s’interroger jeudi devant l’Assemblée nationale sur l’opportunité de renouveler la concession d’eau et d’électricité à la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), filiale du groupe français Veolia.

Rappelons à cet égard que la convention qui lie jusqu’à présent l’Etat gabonais  à Veolia avait été signée en 1997 pour une durée de 20 ans.

« En ce qui concerne la SEEG, j’ai posé le problème clairement: personne n’est satisfait de la prestation. Nous avons le choix entre deux choses: ou bien, on rediscute le cahier des charges et on continue, on relance un processus de concession (…) ou, deuxième solution, on considère qu’on n’est pas intéressés par ça et on vient à un autre mode de gestion. Ce sont les deux choix », a ainsi affirmé le Premier ministre lors de son discours de politique générale.

« Le plus important, c’est qu’on soulève clairement le problème et qu’on l’aborde calmement sans passion parce qu’il se peut que les solutions ne soient pas aussi évidentes qu’elles paraissent », a-t-il par ailleurs précisé.

C’est en 1997, qu’après appel d’offres, l’Etat gabonais avait confié la gestion de la société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) à Veolia Water, lequel est devenu actionnaire majoritaire avec 51% du capital, les 49% restants étant détenus par des investisseurs gabonais. Le périmètre concédé recouvre l’essentiel des centres urbains et semi-urbains du Gabon.

Le contrat de concession, d’une durée de 20 ans, porte sur la production, le transport et la distribution d’eau potable et d’électricité dans le pays, notamment dans les 3 principales villes de Libreville, Port-Gentil et Franceville. La population desservie s’élève à plus d’un million d’habitants, dont plus de la moitié à Libreville .

Le contrat prévoit également la prise en charge par la SEEG  de la réalisation des investissements nécessaires au développement des secteurs de l’eau et de l’électricité via l’amélioration de la qualité des services, l’augmentation des taux de desserte, l’abaissement des tarifs.

Rappelons également que la SEEG fait l’objet de vives critiques depuis de nombreux mois en raison de coupures fréquentes d’eau et d’électricité. En 2010, le groupe Veolia avait affirmé que l’Etat n’avait pas respecté ses engagements, arguant que ce dernier avait privé la SEEG des ressources nécessaires pour réaliser les investissements qui auraient permis d’éviter les coupures.