Libye : Alcatel et Bolloré de retour aux affaires

On le savait déjà , même du temps de Kadhafi, la Libye a toujours représenté un marché juteux  … et ce n’est pas Sarkozy  qui nous contredira …

Alors que le Conseil national de transition (CNT) se met progressivement en place, les rats tentent de remonter à bord du navire, si l‘on peut dire  …

Le président de la Chambre de commerce franco-libyenne a ainsi indiqué mercredi que quelques responsables de sociétés françaises, dont Alcatel-Lucent et Bolloré, devaient se rendre en Libye la semaine prochaine pour prendre contact avec le nouveau pouvoir.

« Le Conseil national de transition  (CNT) est en train de faire route entre Benghazi et Tripoli, les administrations sont en train de se mettre en place, donc effectivement il faut au moins quelques éclaireurs là-bas »

, a ainsi indiqué Michel Casals.

« On part en tout, tout petit comité, il y aura certainement Bolloré de toute façon, certainement Alcatel, pour le reste on verra ceux qui acceptent de jouer le jeu et de partir un peu à l’inconnu »

, a-t-il affirmé. Un inconnu qui pourrait tout de même se révéler bien profitable … ou du moins permettre au minium de récupérer ses billes.

Rappelons que le groupe Bolloré a remporté, en janvier dernier, la gestion du port de Misrata, en Libye. Début septembre, son dirigeant, Vincent Bolloré avait indiqué que malgré la guerre, aucune conséquence pour l’entreprise n’était à déplorer, arguant que Bolloré avait arrêté son développement dans le pays. « Nous le reprendrons une fois la situation stabilisée», avait-il indiqué lors de la présentation des résultats du groupe pour le premier semestre 2011.

Très pragmatique – voire opportuniste – Vincent Bolloré affirme par ailleurs qu’il n’avait pas négocier avec Tripoli, et donc Kadhafi , mais avec  «  les autorités civiles locales qui sont toujours en place ».

Ce chantier, hautement stratégique pourrait permettre à la filiale Bolloré Africa Logistics  de compléter son maillage du continent  en lui offrant  un débouché sur la Méditerranée.

Si pour Bolloré , l’investissement pourrait être de plusieurs centaines de millions d’euros, il pourrait être rentabilisé d’ici 5 ans, les installations de Misrata  étant en quelque sorte un « prérequis » à la reconstruction du pays.

Un porte-parole d’Alcatel-Lucent a quant à lui précisé que le groupe menait actuellement des activités en Libye, employant environ 30 salariés sur le territoire.

A court terme, Alcatel-Lucent devrait se charger de la remise en service complète du réseau GSM dans la région de Benghazi. « Cet effort de restauration sera ensuite progressivement étendu au reste du pays », précise par ailleurs le groupe, lequel avait participé à l’élaboration de ces infrastructures. 

Précisons également qu’en novembre 2009, la Compagnie libyenne des postes, télécommunications et technologies de l’information (LPTIC) avait signé un contrat de plusieurs millions d’euros avec Alcatel-Lucent en vue de déployer dans la partie est de la Libye la seconde phase du réseau de fibres optiques.

Selon les termes de ce contrat d’extension, Alcatel-Lucent  devait fournir une solution complète de services, comprenant la conception, la gestion de projet, l’installation de la fibre optique, les essais et la mise en service.

Si initialement, M. Casals avait prévu l’envoi d’une petite délégation, «  la voilure a été réduite » à la suite , les « amis libyens » de la France ayant indiqué « qu’ils étaient un peu en difficulté et qu’ils ne savaient pas très bien où ils seraient demain ».

Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche a quant à lui précisé mardi qu’il emmènerait une délégation d’entreprises en Libye, lorsque le président de la République l’aura décidé et lorsque les autorités libyennes seront en mesure de nous recevoir utilement.

Sources : AFP, Le Télégramme, Les Afriques