Grèce : la Banque du Pirée plombée par les mesures d’austérité

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Le groupe Banque du Pirée, quatrième établissement bancaire grec vient d’annoncer des comptes déficitaires pour l’année 2010.

Chiffres à relativiser tout de même, cette situation résultant de pertes de 20 millions d’euros liées à un impôt exceptionnel de 24,3 millions d’euros.

Cette somme pour le moins conséquente correspond à la taxe imposée sur les profits des grandes entreprises, mesure mise en oeuvre en Grèce dans le cadre d’un sévère plan d’austérité.

Pertes exceptionnelles non comprises, le groupe affiche un bénéfice net de 4 millions d’euros … tout de même en baisse de 98% par rapport à 2009 …

Les provisions ont augmenté de 22% à 601 millions d’euros sur un an, « en raison de la détérioration de l’environnement économique tant en Grèce qu’en Europe du sud-est », précise par ailleurs le groupe dans un communiqué.

Face à la crise économique que traverse la Grèce, la Banque du Pirée oeuvre à « assainir et restructurer ses actifs »  tout en tenant de renforcer « sa base capitalistique » souligne son président, Michalis Sallas.

Début février, le groupe a conclu une augmentation de capital de 807 millions d’euros. L’opération avait été décidée en octobre dernier, l’établissement affirmant alors vouloir «consolider sa position dans le cadre des conditions macro-économiques de la Grèce » et renforcer son indice de solvabilité.

Rappelons qu’en juillet dernier, la Banque du Pirée avait passé de justesse les tests de résistance  de la Banque centrale européenne, affichant un ratio de capitaux propres durs (dit « ratio Tier One ») de 6%, valeur correspondant au seuil minimum requis pour franchir l’épreuve.

Dans un entretien accordé au journal Les Echos, Georges Papaconstantinou, le Ministre des Finances grec, tient par ailleurs à préciser qu’ «  à la différence d’établissements financiers d’autres pays européens », les banques grecques « n’ont jamais investi dans les produits financiers toxiques ».

Reconnaissant toutefois que les établissements grecs étaient plus vulnérables par « les problèmes de la fiscalité de l’Etat ».

« Nous sommes aujourd’hui dans la situation paradoxale que certaines agences de notation attribuent des notes supérieures aux banques grecques qu’à l’Etat

 » précise encore le Ministre.

«  Le système bancaire est certes sous pression mais ils va s’équilibrer de lui-même dès que la problématique de la fiscalité sera surmontée » a-t-il encore ajouté.

« Nos banques n’ont pas accès aux marchés internationaux de financement parce que ces marchés sont coupés pour la République et pas le contraire » a-t-il tenu à rappeler.

A noter également que le gouvernement est en passe de faire adopter une loi qui permettra de fournir aux banques 30 milliards d’euros supplémentaires de garanties d’emprunt si nécessaire.

« Les banques grecques sont donc protégées jusqu’au moment où elles pourront renouer avec les marchés internationaux des capitaux

 » affirme pour finir le ministre.

Sources : AFP, News-banques, Les Echos

(2 commentaires)

  1. Vendredi 25 mars 2011 :
    Le Portugal et l’Irlande viennent de battre leurs records : leurs taux

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