Dette publique : le Parlement européen souhaite endiguer la spéculation

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La chasse à la spéculation semble désormais être le remède – miracle ou pas – que les élus européens souhaitent mettre en avant pour tenter de résoudre la crise actuelle de la dette publique de certains états membres. Un pas en avant dans la reconnaissance même de l’importance de ces mouvements spéculatifs.

Lundi, les eurodéputés réunis à Strasbourg ont pris position en faveur d’une régulation plus stricte, voire même d’une interdiction, de pratiques financières telles que les ventes et achats à découvert de certains titres. Mécanismes qui avaient été mis en cause pour expliquer en partie la crise de la dette frappant la Grèce.

La commission des affaires économiques du Parlement européen se prononçait ainsi sur des mesures proposées mi-septembre par la Commission européenne. Il était temps

Son rapport servira de base pour les négociations avec les gouvernements de l’UE, lesquels devront définir leur position courant mars.

Principales cibles des eurodéputés, selon le rapporteur parlementaire, le vert français Pascal Canfin. : « le couple qui sert à spéculer sur la dette souveraine: les CDS à nu et les ventes à découvert ».

Si les CDS (credit default swaps) sont à l’origine des titres assimilables à des assurances permettant de se couvrir contre le non remboursement de la dette émise par des pays (obligations souveraines) ou des entreprises, certains acteurs du marché en achètent « à nu », sans détenir les obligations y afférentes, en faisant usage dans un but uniquement spéculatif.

Au delà de la proposition initiale de Bruxelles, les eurodéputés réclament l’interdiction de l’achat de CDS souverains  par un investisseur qui ne détient pas d’obligation émise par l’Etat correspondant, ou un titre hautement corrélé à l’évolution de la dette publique de ce pays. Quand nos élus s’attaquent au monde virtuel … souhaitons leur bonne chance ….!

S’agissant des ventes à découvert, les parlementaires réclament davantage de garanties. Emboîtant le pas à Bruxelles, les eurodéputés demandent que ces investisseurs réservent au préalable les titres concernés auprès d’un prêteur de titres. « Maintenant, c’est aux Etats de prendre leurs responsabilités  » et de décider « si, oui ou non, on veut empêcher la spéculation sur la dette souveraine« , a encore commenté Pascal Canfin.

Sources : AFP, Reuters

 

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