Tunisie : démission du Premier ministre Ghannouchi

-TUNISIE-MANIFESTATION-ghannouchi.jpg

La rue aura eu raison du Premier ministre tunisien. Mohammed Ghannouchi, chef du gouvernement de transition qui a vu le jour au départ de Ben Ali, a en effet démissionné dimanche.

Sa décision fait suite à deux jours de contestations et de violences à Tunis, lesquelles ont fait au moins trois morts.

Un mois et demi après la chute de l’ex-dictateur, la Tunisie ne semble pas être sortie de l’auberge …

En vue d’expliquer sa démission, Mohammed Ghannouchi a indiqué qu’il ne serait pas « le Premier ministre de la répression ». Des propos prononcés alors que le centre ville de Tunis est depuis 48 heures le théâtre de batailles de rue entre forces de l’ordre et manifestants.

En milieu d’après-midi, on ignorait encore si la démission de M. Ghannouchi était d’effet immédiat ou si le président par interim, Foued Mebazaa l’avait été chargé d’expédier les affaires courantes.

Les détracteurs de Premier ministre démissionnaire lui reprochaient sa trop grande proximité avec le régime du président Zine ben Ali, renversé le 14 janvier dernier. « Ma démission fournira une meilleure atmosphère pour la nouvelle ère« , a par ailleurs expliqué Mohamed Ghannouchi.

Dimanche matin, des émeutiers ont tenté de s’approcher en petits groupes du ministère de l’Intérieur, sur l’avenue Habib Bourguiba, auquel ils s’étaient déjà attaqués samedi.

Mais la police a riposté, tirant en l’air et faisant usage de grenades lacrymogènes. Selon des témoins, certaines interpellations auraient été très violentes.

Les heurts ont rapidement cessé à l’annonce de la démission du premier ministre, sans toutefois provoquer une explosion de joie. La population semblant ainsi reconnaître lucidement que le pays voyait son instabilité grandir.

Si l’on en croit un responsable du ministère de l’Intérieur, ces troubles auraient été provoqués par des partisans du président déchu Ben Ali.

Sources : ats, AFP, Reuters