Hongrie/Moody’s : dégradation de la note de 8 banques après celle du pays

De pire en pire pour la Hongrie …

Si Lundi, Moody’s avait abaissé la note souveraine du pays, c’est au tour de 8 banques hongroises d’être rétrogradées par l’agence de notation.

« L’abaissement était nécessaire pour que les notes de dette et de dépôt de huit banques hongroises reflètent la dégradation de la dette souveraine hongroise de Baa1 à Baa3 avec une perspective négative, qui a été annoncé le 6 décembre« , a ainsi annoncé Moody’s dans un communiqué.

Parmi les malheureux nominés figurent la banque OTP, la banque hypothécaire OTP Jelzalogbank, Erste Bank, MKB, K&H, FHB, MFB et Budapest Bank. Les dégradations passent pour la plupart de Baa1 à Baa2 ou Baa3.

Moody’s tient cependant à ajouter que ces notes ne reflètent pas la force financière de ces banques, dont les notes BFSR (Bank Financial Strength Ratings) n’ont pas été modifiées.

Lundi, l’agence de notation avait abaissé de deux crans la note souveraine de la Hongrie, faisant état d’« inquiétudes croissantes » face à la situation budgétaire à moyen et long terme du pays, ces dernières pouvant conduire à terme à une nouvelle dégradation.

Moody’s justifie également cet abaissement de la note attribuée aux obligations hongroises en devises et en forints en raison de la « plus grande vulnérabilité aux chocs extérieurs » de Budapest par rapport à la plupart des pays notés.

La dégradation de la note souveraine de la Hongrie, d’ores et déjà envisagée fin juillet, est « avant tout motivée par la perte graduelle mais significative de la solidité financière du pays, alors que la stratégie du gouvernement repose essentiellement sur des mesures temporaires plutôt que sur des mesures de consolidation budgétaire durable » précise par ailleurs l’un des vice-présidents de Moody’s et analyste en chef pour la Hongrie, Dietmar Hornung.

La perspective sur la situation de Budapest reste « négative » mais pourrait passer à « stable » et la note être relevée « si le pays se lançait sur le chemin d’une consolidation budgétaire durable », ajoute toutefois Moody’s.

Face à cette mauvaise passe, les service du Premier ministre ont assuré s’attendre à une telle réaction de l’agence de notation, réaffirmant même leur confiance en un retour à plus long terme à des notes plus positives. Un grand souffle d’optimisme alors que la note de la Hongrie se place désormais juste un cran au-dessus de la catégorie spéculative pour Moody’s comme pour Standard & Poor’s.

Rappelons à toutes fins utiles qu’un prêt de 20 milliards d’euros accordé à l’automne 2008 par le FMI et l’Union européenne (UE) a permis in extremis à la Hongrie d’éviter la faillite.

Mais en contrepartie, Budapest s’est engagé à ramener son déficit à 3,8 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 et à moins de 3 % en 2011. Le gouvernement hongrois a toutefois refusé de mettre en place une politique d’austérité, décidant d’équilibrer le budget en imposant de lourdes taxes sur les banques et certaines autres activités. Si ces mesures devraient certes permettre d’équilibrer le budget en 2010 et 2011, les marchés doutent que cela suffise à maintenir l’équilibre à long terme.

Alors que le prêt est arrivé à échéance, le gouvernement hongrois s’efforce désormais de financer sa dette sur les marchés en évitant d’avoir recours au FMI. Chose que l’abaissement de la sa note par Moody’s va rendre encore plus complexe.

Lundi, le taux des emprunts d’Etat hongrois sur dix ans dépassait les 8 %, contre 7,9 % pour l’Irlande ou encore 7,7 % pour le Portugal.

Sources : AFP, Reuters