Au cours du premier trimestre 2010, le Produit intérieur brut a connu une progression de seulement +0.1% (contre +0.6% au T4 2009), tandis que la progression du pouvoir d’achat des ménages passait de +0.0% au dernier trimestre de l’année dernière à un décevant -0.1% pour les 3 premiers mois de 2010. CQFD, la France est bien dans la crise !
Ces mauvais chiffres viennent d’être publiés par l’INSEE , qui précise que les exportations croissent à +4,1 % après +0,8 %, plus vivement que les importations : +2,1 % après +2,8 %, « si bien que le solde du commerce extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB (+0,4% après -0,6%) ». Tout ne serait donc pas si catastrophique dans la situation économique que traverse le pays, puisque nos exportations sont dynamiques.
Il faut dire que le taux de marge des entreprises françaises a augmenté de + 1.2 points, à 30.5%. La valeur ajoutée n’a pas progressé, et les rémunérations versées ont progressé de +0.4% : en revanche, la suppression de la taxe professionnelle a permis un recul spectaculaire de -24.9% des impôts sur la production (contre +2.2% le trimestre précédent). Une démonstration éclatante que les exportations françaises sont dopées lorsque les impôts sur la production sont allégés.
Le pouvoir d’achat des Français a légèrement reculé. En valeur pourtant, le revenu disponible des ménages a augmenté de +0.4%, porté par la croissance de la masse salariale de +0.7%. Mais les prestations sociales ont ralenti (+ 0.3%) et les impôts sur le revenu et le patrimoine se sont accélérés à un délirant +3,0% – sur le trimestre, pas sur l’année – impactant directement le pouvoir d’achat.
Ces chiffres sont l’éclatante démonstration de l’impact immédiat de toute modification sur les taux de prélèvements fiscaux sur les entreprises et les ménages : la suppression de la taxe professionnelle, – impôt inventé par un certain… Jacques Chirac, Premier ministre à l’époque – a eu un impact positif immédiat sur nos exportations à travers une amélioration des marges des entreprises ; l’augmentation des impôts sur les revenus et patrimoine des particuliers a fait plonger le pouvoir d’achat. On espère que le gouvernement Fillon III s’en souviendra lors de la réalisation du futur plan de rigueur annoncé à la rentrée.
A lire en complément : le communiqué sur le site de l’INSEE
En illustration : carricature du très inspiré P.Baringou