Les salariés ex-Péchiney des sites français du groupe Rio Tinto Alcan ne sont pas au bout de leur peine. Ceux qui furent employés dans l’ancien fleuron industriel français, racheté par Alcan en 2003, redoutent désormais les conséquences de l’achat de 15 sites d’emballages du groupe par l’australien Amcor.
Les syndicats craignent notamment des doublons d’activités, source potentielle de suppressions d’emplois ….
Le géant australien de l’emballage vient ainsi d’annoncer la reprise auprès de Rio Tinto d’une partie des actifs d’Alcan. Le montant de la transaction atteint 2,02 milliards de dollars (1,4 milliard d’euros), et sera sujet à certains ajustements, liés notamment à la performance financière des activités d’Alcan Emballages et à la valeur de certains éléments de passif transférés à la date de clôture.
Certes la cession, souhaitée de longue date, n’est « pas une surprise ». Mais elle suscite beaucoup de craintes d’autant que les choses s’avèrent plus concrètes désormais.
Amcor a en effet offert mardi de racheter pour 2,025 milliards de dollars plusieurs filiales emballage de Rio Tinto Alcan, représentant au total 14.000 personnes dans 80 sites et 28 pays.
En France, 15 sites d’emballages alimentaires et pharmaceutiques employant au total 2.800 salariés sont concernés.
Le groupe australien se veut certes rassurant, assurant vouloir « donner un sens stratégique à cette nouvelle entité », en profitant des complémentarités entre les activités. Complémentarité et non pas doublon, semble-t-il au premier abord. Mais au deuxième ? …
Trop tôt pour donner plus de détails affirme Amcor, le processus de vente venant juste d’être finalisé.
Si la reprise des activités d’emballages d’Alcan par un spécialiste du secteur rassure toutefois certains salariés – cette activité étant considérée comme annexe par Rio Tinto Alcan, Amcor a la réputation d’être « assez dur au niveau social », relèvent les syndicats.
Lesquels réclament « un vrai projet industriel, au moins à moyen terme, et des garanties sociales ». Un comité européen est d’ores et déjà prévu début septembre.
Il pourrait régler le « sort » des sites français concernés, tels que Aumale (Seine-Maritime), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Dax (Landes), Dijon, Froges (Isère), Lucenay (Rhône), Moreuil (Somme), Saint-Maur (Val-de-Marne), Sarrebourg (Moselle) et Sélestat (Bas-Rhin).
Le siège d’Alcan Emballages à Paris pourrait être également impacté, ainsi que les activités d’emballages pour cosmétiques. Rio Tinto cherche également à céder sa branche de produits usinés, laquelle fabrique notamment des tôles d’aluminium pour l’aéronautique ou l’automobile.
Début juillet, Rio Tinto avait aussi cédé la division Alcan Emballages alimentaires Amériques à l’américain Bemis.
Des mesures prises (ou envisagées) alors que le groupe minier s’était lourdement endetté pour racheter Alcan en 2007.
Sources : AFP, Les Echos
A lire également :
. Rio Tinto : grève illimité à Tarascon sur Ariège
. Alcan : crainte d’une délocalisation de l’emploi et de la technologie en zone dollar