Déficit public : Guéant fait fi des avis de Trichet

Gueant-murmure-sarkozy Face à l’appel du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet exhortant la France à réduire ses dépenses publiques et recentrer ses priorités, l’Elysée réagit. Mais pas forcément dans le sens espéré.

Son secrétaire général, Claude Guéant, a en effet implicitement rejeté l’avis « chaleureusement » émis par Trichet la veille.

Quant à Christine Lagarde et Eric Woerth, respectivement ministre de l’Economie et de l’Industrie et ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, il n’en est pas fait état ….

Réagissant aux propos de Jean-Claude Trichet, l' »homme de confiance » du président, interrogé sur les ondes d’Europe 1 s’est montré quelque peu ironique, se jouant à la fois du fond et de la forme des termes employés par le Président de la BCE.

« C’est sûr qu’il faut emprunter le moins cher possible et dépenser de la façon la plus intelligente possible. J’irai même le rejoindre, jusqu’à dire qu’il faut faire le plus d’économies possibles sur ce qui peut être économisé », a-t-il ainsi affirmé en une large pirouette. Laquelle pourrait être tout de même être l’arbre qui tente de cacher la forêt du déficit, ne nous leurrons pas …

Il est vrai que pour Claude Guéant, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, les déficits français – qui passeront tout de même de 55 à 120 milliards d’euros l’an prochain – étant moins élevés que ceux du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

Si le secrétaire général de l’Elysée concède qu’il faille réduire la dépense inutile, il souligne toutefois la nécessite de valoriser la dépense utile que constitue – selon lui – la dépense d’investissement.

Interrogé sur LCI, JC Trichet avait préalablement estimé qu’il n’y avait pas de problème de solvabilité de la France mais un problème de confiance, comme dans le reste de la zone euro. Cette situation résulte selon lui de l’envolée des déficits publics, liée aux mesures adoptées pour lutter contre la crise économique.

Selon le Président de la BCE, La France doit mieux définir ses priorités de dépense publique. Trichet rappelle à cet égard qu’au sein de la zone euro, « la France, a en pourcentage du Produit intérieur brut la plus importante dépense publique ». « Ce qui est sûr c’est que quand vous dépensez plus que les autres, c’est probablement qu’il y a beaucoup de dépenses qu’il faudrait éviter de faire », a souligné le président de la BCE. Le futur emprunt national ne doit pas conduire la France à dépenser encore plus, a-t-il par ailleurs prévenu.