Qu’y a-t-il de commun entre Henri Proglio, PDG du groupe Veolia et l’Etat français, mise à part – notamment – une célèbre Nuit au Fouquet’s ?
Une nouvelle société commune, qui vient d’être créée entre Veolia Environnement, groupe français de services à l’environnement, et le français DCNS, leader européen du secteur naval de défense.
Cette nouvelle entité aura pour activité principale la gestion de sites militaires.
Dans le cadre de cette opération, Veolia Environnement détiendra 51% et DCNS 49% de cette société baptisée « Défense Environnement Services ».
Selon les estimations des deux groupes, la nouvelle entité devrait réaliser d’ici cinq à dix ans 150 millions d’euros de chiffre d’affaires et employer 1.000 personnes.
Le principal client de cette société sera le ministère français de la Défense pour ses bases de la marine, de l’armée de terre et de l’air. La nouvelle société pourra également offrir ses services à des ports civils, des sites munitionnaires.
Ses prestations seront entre autres de la maintenance de bâtiments et d’installation industrielles, du nettoyage, de l’évacuation de déchets.
La création de Défense Environnement Services répond à la demande croissante de gestion des services de soutien de l’Etat, telles que la maintenance et l’exploitation des infrastructures de bases militaires, dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). C’est en tout cas ce qu’affirme le communiqué.
A l’heure actuelle, Défense Environnement Services compte déjà une trentaine de collaborateurs. La société a obtenu deux contrats sur les sites de Lorient et Indret.
Elle a répondu à trois appels d’offre d’un montant d’un à trois millions annuels, qui concerne l’un la Marine, l’autre l’Armée de l’Air, et le dernier l’Armée de Terre.
Ses concurrents pour ces trois appels d’offres sont le groupe de services Suez Environnement, le groupe français Sodexo (restauration collective et services aux entreprises) et Cegelec – groupe d’ingénierie électrique détenu par le fonds souverain du Qatar.
L’idée n’est pas foncièrement nouvelle, puisqu’en septembre 2008, un dirigeant de DCNS avait annoncé dans le Figaro que le constructeur naval militaire français étudiait la création d’une filiale commune avec Veolia dans les services, dans le cadre de la stratégie de diversification de son activité.
« D’ici à dix ans, nous voulons (…) faire passer le poids des commandes militaires françaises dans notre activité de 75% aujourd’hui à 50% », avait alors expliqué Bernard Planchais, directeur général délégué de DCNS. Pour cela, le constructeur naval souhaite se développer à l’international et dans d’autres activités comme le nucléaire civil ou les services.
Sources : AFP, Dow Jones Newswires, Reuters
Telegramme de Brest
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DES va ainsi proposer des prestations globales. Le marché visé: les bases de défense, les bases navales, certes, mais aussi de l’Armée de Terre ou de l’Armée de l’Air. DES espère aussi aller au-delà en proposant ses services aux ports civils, «qui sont assez proches des bases navales», souligne Bernard Planchais, numéro deux de DCNS. Ces nouveaux marchés peuvent être porteurs. L’objectif à terme: un chiffre d’affaires de 500 à 600millions d’euros, sur cinq à dix ans. Si les objectifs sont atteints, ce sont 1.000 emplois qui seraient ainsi créés