Le Koweït pas favorable à un cours élevé du baril

Le ministre koweïtien du Pétrole, Ahmad Abdallah Al-Sabah, a indiqué dimanche que son pays n’était pas favorable à des niveaux élevés du cours du brut.

Raisons invoquées : selon lui, une telle situation serait néfaste pour l’économie mondiale.

Sage attitude de la part du Koweit ou « petite idée derrière la tête » ? L’avenir nous le dira.

S’exprimant devant les journalistes, le ministre a ainsi calirement affirmée que le Koweit ne souhaitait pas voir les prix du pétrole dépasser le seuil de cent dollars le baril (il y a de la marge …!) estimant que cela alimenterait encore la récession dans le monde.

Le Koweït, placé en 4ème position des pays membres de l’Opep en terme de production s’est par ailleurs félicité de la décision du cartel de maintenir inchangé son plafond de production. Excluant toute réduction lors de la prochaine réunion de l’organisation en septembre. Ce qui pourrait bien être un des enjeux cruciaux d’un tel discours. Rares étant ceux parmi les pays producteurs disposés à réduire leur production pour maintenir le cours … l’opération ayant pour conséquence directe de réduire leur manne pétrolière. Laquelle s’avère souvent bien utile pour maintenir la paix sociale.

Notons en effet, que lors de l’inauguration du nouveau Parlement, l’émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a appelé dimanche, à la fin des crises politiques empêchant la relance économique du pays.

« Nous devons dépasser cette phase (…) et construire la nation », a-t-il ainsi déclaré. Estimant par ailleurs que la relance de l’économie ne pouvait se réaliser sans collaboration étroite entre l’exécutif et le législatif.

Rappelons qu’un scrutin a eu lieu 16 mai dernier, le troisième en trois ans. Il a été organisé après la dissolution du Parlement à la suite d’une crise entre des députés et le gouvernement.

Le nouveau Parlement doit se prononcer la semaine prochaine sur un plan de relance économique de plusieurs milliards de dollars décidé par le gouvernement. Un groupe de parlementaires a soumis un projet de loi appelant l’Etat à racheter des prêts de plusieurs milliards de dollars contractés par des citoyens auprès des banques, et de les rééchelonner ensuite sans intérêt.

Interrogé sur la récente hausse des cours du brut, cheikh Ahmad a par ailleurs estimé que « le marché réagissait à des sentiments et non à des fondamentaux ». Tout en indiquant s’attendre à un prix à 70 dollars le baril dans les prochains mois.

Le Koweït détient 10% des réserves pétrolières mondiales et produit 2,2 millions de barils/jour. L’émirat a toutefois été affecté par la baisse des prix du brut et la crise financière internationale, qui a touché sévèrement des dizaines de firmes d’investissement.

Vendredi, le cours du brut a suivi sa progression à New York, le baril de référence finissant au-dessus de 66 dollars, au plus haut depuis près de sept mois. Une situation provoqué tant par la faiblesse du dollar, que par l’optimisme du marché et le regain des investisseurs pour les matières premières.

Mais au bout du compte, le Koweit ne souhaiterait-il pas s’acheter une bonne conduite – en annonçant vouloir préserver l’économie mondiale – pour tenter d’obtenir le soutien des Occidentaux sur le dossier irakien ? Précisons en effet que l’Emirat a lancé le 20 mai dernier une campagne diplomatique auprès des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. L’objectif : demander le règlement de son contentieux avec l’Irak consécutif aux sept mois d’occupation du pays par les troupes de Saddam Hussein.

« Nous comprenons le désir de l’Irak de sortir du chapitre VII » de la charte des Nations unies, a déclaré pour sa part le sous-secrétaire koweïtien aux Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah, faisant référence aux demandes de Bagdad d’une levée des sanctions. « Mais il y a des obligations et des questions en suspens qu’il serait illogique de laisser sans résolution », a-t-il ajouté.

Sources : AFP, CRI