North Stream : EON pourrait céder des parts à GDF/Suez

Nouvelle étape dans la guerre des pipelines entre Russie, Union européenne et Etats-Unis, concernant plus particulièrement le gazoduc North Stream.

Alors que le géant gazier russe Gazprom a annoncé la semaine dernière que les partenaires du projet avaient entamé des négociations sur une entrée du groupe français GDF Suez dans ce projet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant sous la Baltique, le groupe énergétique allemand EON vient d’annoncer qu’il envisageait de réduire de 4,5% sa part dans le projet.

Mieux encore, cette participation pourrait être vendue à GDF, a déclaré le patron d’EON, Wulf Bernotat.

Dans le magazine Wirtschaftswoche à paraître lundi, le responsable allemand précise en effet que des négociations sont en cours. Une aubaine pour GDF/Suez ? Rappelant que le groupe énergétique français souhaite acquérir une particpation de 9 % dans le projet, W. Bernotat a d’ores et déjà précisé qu’EON serait prêt à céder 4,5% de sa part dans le projet, laquelle s’établit globalement à 20%.

Le patron du groupe énergétique allemand a par ailleurs a rejeté des rumeurs selon lesquelles cette position pourrait être « justifiée » par de nouvelles exigences de ceratines banques, lesquelles seraient tentées d’obtenir l’engagement d’un grand groupe supplémentaire pour financer le projet.

A contrario, le patron d’EON a laissé sous entendre que son groupe était fortement interessé à intervenir comme partenaire d’EDF du projet de construction d’un réacteur nucléaire de troisième génération (EPR) à Penly, dans l’ouest de la France. Et ce, alors même que le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, avait indiqué vouloir associer « des partenaires allemands ». Un échange de bons procédés en quelque sorte ?

Il y a quelques jours à peine, Stanislav Tsygankov, chef du Département des relations extérieures de Gazprom avait annoncé que les partenaires du projet avaient commencé à discuter des détails d’une éventuelle entrée du groupe français GDF Suez. Lequel avait déjà fait part de son intérêt pour ce projet en décembre dernier.

Le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet avait à la suite confirmé l’ouverture de négociations. « Nous sommes prêts à participer à ce projet pour autant que nous aurons un approvisionnement renforcé et sécurisé », avait ainsi affirmé M. Mestrallet. Ajoutant qu’historiquement, la Russie a été pour Gaz de France « un partenaire fiable ».

Pour rappel, la Russie est actuellement le troisième fournisseur de gaz de GDF Suez, après la Norvège et les Pays-Bas. Moscou, partenaire de Gaz de France depuis 1975, fournit 14% des besoins en gaz du groupe.

Nord Stream est actuellement piloté par Gazprom, qui détient 51% du consortium, les allemands EON et BASF, qui ont chacun 20%, et le néerlandais Gasunie (9%).

Le projet de gazoduc qui doit relier sur 1.198 km Vyborg en Russie à Greifswald, en Allemagne a été vertement critiqué par la Pologne et les Etats baltes qui y voient une volonté stratégique du Kremlin de tenter de contourner ainsi des pays quelques rebelles face à aux aspirations hégémonqiues de Moscou. Ce qui est loin d’être totalement faux ….

L’Union européenne cherche quant à elle à diversifier ses sources et routes d’approvisionnement en gaz via notamment le projet du gazoduc Nabucco. Le but : tenter de s’affranchir de la politique gazière russe (40% de ses importations) et des conflits gaziers entre Moscou et ses voisins, tel que l’Ukraine, pays de transit pour 80% de ces achats.

Sources : AFP, Ria Novosti, Les Echos

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