Volkswagen : l’action défie la crise

Vwporsche11706 Le constructeur automobile allemand Volkswagen semble rouler en sens inverse de la loi actuelle des marchés. Alors que les Bourses s’effondrent, l’action de la « Voiture du Peuple » vole de record en record.

Certains y verront peut-être un signe des temps, voire la marque du destin …. à moins que cela ne soient celles de Porsche ou de fonds d’investissements.

Cette semaine, en pleine crise financière, le titre Volkswagen a atteint un nouveau record historique, à 452 euros. Vendredi, alors que les Bourses mondiales étaient prises de panique, l’action s’envolait encore de près de 7% à 317 euros, sur un indice Dax (indice boursier allemand) en chute de 8,8% vers 12H30 GMT.

Selon les analystes financiers allemands, aucune explication rationnelle ne peut être invoquée, les montants actuels n’ayant plus rien à avoir avec sa valeur réelle, environ deux fois moins élevée. De quoi en perdre « son latin » (si tant est qu’on en ait …) alors qu’aucun secteur ne semble à l’abri, mais que, bien au contraire, l’automobile, particulièrement touchée par la dégradation de la conjoncture, se trouve fort exposée aux risques. Certains constructeurs américains tombant même de Charydbe en Scylla.

Mieux encore ! Volkswagen s’est payé le « luxe » de détrôner le numéro un mondial de l’automobile, le japonais Toyota, en terme de valorisation boursière, avec plus de 90 milliards d’euros, contre 80 environ pour son concurrent asiatique.

D’après les calculs du Financial Times, la capitalisation de Volkswagen (près de 94 milliards d’euros) pèse désormais plus lourd que Daimler, BMW, GM, Ford, Fiat, PSA, Renault, Mitsubishi et Hyundai réunis.

Les experts tempèrent tout de même. Car si Volkswagen s’en sort bien actuellement avec des ventes qui devraient atteindre un nouveau record cette année, la récession devrait diminuer son chiffre d’affaires.

Mais quid derrière ce « comportement » plutôt étrange du cours de l’action ? Rappelons que Volkswagen est en passe d’être racheté par son compatriote Porsche, lequel détient déjà plus de 35% du capital et ambitionne de dépasser le seuil de 50% d’ici la fin du mois de novembre.

Mais le spécialiste des voitures de sport répète régulièrement qu’il n’achète actuellement aucune action sur le marché. Ce qui n’empêche personne d’acheter ou de vendre pour lui en Bourse.

Depuis des mois, Porsche détient des options sur actions, conclues auprès des banques. Or celles-ci, voyant l’échéance s’approcher, doivent acheter massivement des titres pour honorer leurs engagements. Selon des courtiers, les banques ont sans doute attendu le dernier moment en misant sur une baisse du cours, provoquée par la crise.

Des fonds spéculatifs ont pu eux aussi miser sur une chute du titre via le principe des ventes à découvert. Dans un tel contexte, ils doivent désormais céder leurs positions et acquérir de nouvelles actions VW pour limiter leurs pertes.

L’autorité allemande des marchés financiers a affirmé qu’elle « examinait les données ». Mais « il ne s’agit pas d’une enquête formelle », selon une porte-parole.

Sources : AWP International, Trends.be

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