Thales : accord pour augmentation accrue dans DCNS

Dcns_pa2july07Cela bouge autour de Thales actuellement.

Alors que Dassault Aviation a annoncé lundi dans un communiqué qu’il avait l’intention d’étudier l’opportunité du rachat de la part d’Alcatel-Lucent dans le groupe d’électronique de défense Thales, ce dernier affirme aujourd’hui qu’il est disposé à augmenter sa participation dans DCNS. De quoi rendre la mariée encore plus belle ?

Jean-Georges Malcor a également fait savoir que Thales était prêt à étudier un rapprochement entre DCNS et TKMS, la filiale de l’allemand ThyssenKrupp, dans le cadre de la consolidation européenne du secteur de la défense navale. Où l’on revoit pointer les Allemands, alors que l’imbroglio financier pourrait également concerner Siemens et Areva.

– Vers une augmentation de participation ?

Thales envisage toujours d’accompagner le développement de sa filiale DCNS et n’exclut pas, à ce stade, d’augmenter sa participation à 35% du capital à partir de 2009, a déclaré mardi le patron des activités navales du spécialiste de l’électronique.

« Thales n’a pas changé de projet stratégique en ce qui concerne (les chantiers) DCNS, a souligné le dirigeant devant la presse, nous sommes toujours là pour accompagner DCNS en actionnaire attentif et nous ne voyons pas à ce stade de raison de ne pas lever notre option. »

Thales contrôle 25% des chantiers navals DCNS – le solde étant propriété de l’Etat français – et a la possibilité contractuelle de monter à 35% à partir d’avril 2009, ce jusqu’en 2012.

« La seule chose qui pourrait nous faire changer d’avis c’est que nous assistions à une dégradation extraordinaire du plan d’affaires de DCNS. Maintenant nous avons un créneau de trois ans, nous verrons à quel moment nous voulons exercer notre option, je crois qu’il est important que nous puissions avoir cette flexibilité« , a-t-il ajouté.

DCNS a dégagé en 2007 un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros pour une marge opérationnelle de 7,2%. Il table pour 2008 sur des ventes de 2,6 milliards pour une marge d’exploitation comprise entre 5 et 6%.

L’entreprise espère concrétiser plusieurs grands contrats à l’international dans les deux prochaines années, notamment avec des frégates en Bulgarie et en Grèce. Le groupe a également des projets dans les services pour le secteur du nucléaire civil aux côtés d’Areva et EDF.

– Départ de JM Poimboeuf de DCNS fin 2008

Jean-Marie Poimboeuf, président de DCNS, quittera la société à la fin de l’année 2008. Au sein du groupe de dirigeants susceptibles de lui succéder, les noms de Jean-Georges Malcor et de Patrick Boissier, ancien dirigeant des Chantiers de l’Atlantique et directeur général du groupe d’ingénierie électrique Cegelec, sont régulièrement cités. Outre Patrick Boissier et Jean-Georges Malcor d’autres noms circulent, comme ceux d’Hervé Guillou (EADS Defence & Communications Systems) et Bernard Planchais (DCNS).

La venue de Nicolas Sarkozy à Saint-Nazaire, le 5 septembre, a été perçue par certains supporters de Patrick Boissier comme un signe en faveur de leur challenger.

Mardi, Jean-Georges Malcor a refusé d’évoquer ce sujet, notant que cette décision appartenait à l’Etat. Il a également décliné tout commentaire sur les intentions de Dassault Aviation, lequel a affirmé lundi soir être candidat à une éventuelle cession de la participation de 20,8% que détient Alcatel-Lucent dans Thales.

– Rapprochement DCNS/TKMS ?

Interrogé sur un éventuel rapprochement de DCNS et de TKMS (ThyssenKrupp Marine Systems) , filiale navale du groupe allemand ThyssenKrupp, Jean-Georges Malcor s’est également dit mardi ouvert à un rapprochement avec l’Allemagne pour la fabrication de navires militaires, tout en n’excluant pas d’autres alternatives.

« Nous sommes ouverts. De manière générale, nous sommes en faveur d’un rapprochement avec l’Allemagne mais à la condition que celui-ci se fasse sur la base d’un projet industriel solide. Nous ne serons pas exclusifs, il peut s’agir d’un rapprochement de DCNS et de TKMS mais il y a également d’autres alternatives possibles. »

« Il nous faut un outil européen capable de rivaliser avec les offensives des Etats-Unis, de l’Asie du sud-est et de la Russie, nous devons faire le ménage chez nous et c’est à nous de proposer des projets industriels à nos politiques« , a-t-il poursuivi. « Nous avons toujours voulu et nous continuons de vouloir le rapprochement européen dans le domaine naval. Je suis un Européen convaincu. Si nous ne le faisons pas, nous allons au devant de grands problèmes, car il y une surcapacité en Europe« , a par ailleurs déclaré M. Malcor.

Réunis, la société publique française et son concurrent privé allemand pèseraient près de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Berlin aurait récemment donné son accord pour que les discussions s’engagent, tout en posant pour condition qu’un rapprochement ne serait possible qu’à 50-50.

– Perspectives sur le marché des drones marins

La division navale de Thales entrevoit des perspectives importantes pour le marché des drones marins : des bâtiments sans pilote sous-marins ou de surface capables d’assurer des missions de surveillance maritime ou d’effectuer des missions de déminage.

« Les technologies des USV (Unmanned Surface Vehicules, ndlr) et des UUV (Unmanned Under water Vehicules, ndlr) se sont considérablement développées. Pour Thales, ce marché pourrait générer un chiffre d’affaires annuel de 300 à 400 millions d’euros d’ici 2013 à 2015« , a expliqué Jean-Georges Malcor . Les équipes de Thales estiment que le marché global de ces appareils devrait atteindre 1,5 à deux milliards d’euros sur les cinq à sept prochaines années.

– Rapprochement entre DCNS et les ex-Chantiers de l’Atlantique ?

Jean-Georges Malcor s’est également montré ouvert à un éventuel rapprochement entre DCNS et les ex-Chantiers de l’Atlantique, vendus en 2006 par le français Alstom au norvégien Aker Yards, lui-même avalé cet été par le sud-coréen STX Shipbuilding.

« Depuis des années, il y a une collaboration de fait entre DCNS et les chantiers de l’Atlantique. DCNS a travaillé main dans la main avec Aker Yards. L’historique de cette collaboration est très positif. Il y a matière à approfondir cette coopération« , a-t-il ajouté.

A la question de savoir si un rapprochement de DCNS à la fois avec TKMS et les ex-Chantiers de l’Atlantique était possible, M. Malcor a répondu: « si les deux choses étaient en même temps, il faudrait faire en sorte que cela soit compatible ».

En déplacement chez Aker Yards France suite au rachat de la maison mère des chantiers par le groupe coréen STX, le chef de l’Etat a confirmé l’entrée de l’Etat dans le capital de l’ancienne division navale d’Alstom, une branche dont la vente par Patrick Kron, en 2006, fut présentée comme regrettable par Nicolas Sarkozy.

Pendant son discours devant les salariés, ce dernier a affirmé que l’Etat ne « laisserait pas tomber » l’entreprise. Provoquant une certaine surprise, il a alors relancé la perspective d’un rapprochement entre Saint-Nazaire et DCNS. « Est-ce que durablement, on peut rester avec un chantier qui construit du civil et un qui construit du militaire ? C’est un vrai sujet. C’est un sujet difficile mais je pense qu’il faut qu’on y réfléchisse », a expliqué le président de la République, ajoutant que « rien n’est tranché ».

Bien que ne construisant pas les mêmes bateaux, Aker Yards comme DCNS s’appuient sur un réseau de sous-traitants souvent identique. Certains navires sont mêmes construits en coopération, comme les frégates de surveillance ou les bâtiments de projection et de commandement. Outre le projet de second porte-avions (PA2), mené conjointement par les deux constructeurs, le bassin de St Nazaire participe également à la réalisation de blocs pour les frégates de premier rang (La Fayette et Horizon) construites à Lorient.

– Ou l’on retrouve Areva …

Dans un entretien dans les Echos publié en décembre 2007, Jean-Marie Poimboeuf, président de DCNS, évoquait un fort intérêt pour Areva TA, ex-Technicatome, affirmant que cela constituait le troisième axe du plan de développement du groupe.

« « Il y a un certain nombre de segments industriels où nous pouvons valoriser notre savoir-faire, dans le nucléaire civil par exemple » avait-il alors affirmé, précisant mener des discussions avec Areva dont les besoins de sous-traitance sont très importants.

« Les approches entre nucléaire civil et militaire sont très communes. Quant à Areva TA, nous menons des projets communs de construction et d’entretien de bâtiments, sur le « Charles-de-Gaulle » notamment » avait-il ajouté. « Nous pourrions travailler d’une manière plus intégrée, c’est-à-dire partager une même structure » avait-il précisé.

Jean-Marie Poimbeouf avait alors affirmé ne pas vouloir se porter acquéreur, la création d’ une coentreprise à 50-50 s’avérant quant à elle trop précipitée. « Nous pourrions mieux travailler si nos équipes étaient placées sous une même autorité. C’est encore plus vrai dans l’entretien des navires. Nous évoquons ce point avec Anne Lauvergeon lorsque nous nous rencontrons. Il est clair que l’évolution d’Areva dans sa globalité est un élément à prendre en compte » avait-il conclu sur le sujet.

Sources : REUTERS, AFP, Mer et Marine, Les Echos

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(9 commentaires)

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