Le Darwinisme social.

Le darwinisme social en vigueur depuis des dizaines d’années, se retourne contre ceux qui le prêchaient.
Méprisant le risque systémique, les citoyens nord américains ont violemment rejetés et leurs représentants dans la foulée, le plan Paulson.
D’ailleurs, des rumeurs courent sur Paulson. L’abandon de Lehman Brothers et au contraire le sauvetage d’AIG auraient été fait dans l’intérêt de Goldman Sachs, dont il est l’ancien CEO.
GS était exposé à hauteur de 20 milliards de $ sur AIG.
Il y a dans l’histoire yankee, une constante anti-capitaliste forte qui se cristallise et remet fortement en question l’évolution des 30 dernières années (surtout qu’elle est appuyée par quelques dizaines de millions d’armes à feu).
Les américains sont plus furieux qu’apeurés…

En Europe, on se contente encore de se poser des questions et les patrons du CAC 40 de protéger leurs rémunérations aussi gargantuesques qu’imméritées, leurs bonus, leurs stocks-options, leur bouclier fiscal et tout l’attirail aussi imaginatif que pas du tout justifié.
Il y a gros à parier que bientôt, ils augmenteront leurs exigences et veuillent sauver leur peau.
Limiter les rémunérations -dans tous les secteurs- est facile. Il s’agit de la progressivité de l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les successions.
L’interventionnisme étatique renait, et il est difficile que l’état providence n’ait pas une seconde jeunesse.
Imagine t’on, en effet, la population appelée à se serrer la ceinture, quand dansent les milliards, des propriétaires qui voient leur taxe foncière flamber pour nourrir les cochons ?
Le desserrage de ceinture est une condition sine qua non de toute intervention.
« Pourquoi pas moi ?  » est un message politique d’une force extraordinaire.

Il y a trente ans, on apprenait qu’une crise comme 1929 était impossible. Avec les garde-fous existants, c’était vrai.
Le procès à instruire est celui de la mise en piéce néolibérale de l’appareil de gestion économique mis en place dans les années 1930 et 1940.

Mercredi 1° octobre 2008