Voilà qui ne va pas arranger les marchés financiers demain matin … Le producteur américain d’aluminium Alcoa a fait état mardi d’un bénéfice net divisé par deux au troisième trimestre.
Principaux facteurs aboutissant à cette situation : un net repli de la demande et une baisse des cours de l’aluminium, combiné à une hausse des coûts de production.
Au cours du trimestre achevé fin septembre, le bénéfice net s’est établi à 268 millions de dollars, contre 555 millions un an plus tôt. Par action, le bénéfice net (BPA) revient à 33 cents, inférieur aux 54 cents envisagés par les analystes. Ce BPA comprend une charge de 4 cents par action, dévoilée le 30 septembre par le groupe, liée à la fermeture de la fonderie de Rockdale au Texas.
Le chiffre d’affaires a reculé de 5% sur un an, à 7,2 milliards de dollars, contre 7,6 milliards un an auparavant, reflétant la baisse des prix des métaux, selon le groupe. Ces revenus sont conformes aux estimations de marché, qui étaient de 7,23 milliards de dollars.
Côté perspectives, Alcoa fait état dans son communiqué de « marchés volatiles et incertains », qui devraient toutefois être atténués par « les tendances de long terme qui annoncent une reprise de la demande mondiale en aluminium », et « par un certain optimisme pour une hausse des prix de l’aluminium à moyen terme ».
Méthode Coué pour tenter de rassurer les actionnaires ? La semaine dernière, les cours des métaux de base du LME ont été laminés par la crise financière et la dégradation rapide des perspectives de demande. Le prix du cuivre n’avait pas autant baissé depuis 19 mois, tandis que l’aluminium et le nickel sont retombés à leurs niveaux du printemps 2006.
Vendredi soir, l’aluminium – métal le plus échangé en volume – a touché 2275 dollars la tonne, un plus bas depuis mars 2006. Il a perdu 33% par rapport à son record historique à 3.380 dollars atteint en juillet.
Les analystes estiment pour leur part que la consommation des métaux – notamment de cuivre, d’aluminium et de zinc – est étroitement liée aux cycles économiques. De ce fait, « la détérioration rapide des conditions économiques a des répercussions négatives pour les perspectives de demande », selon eux.
Un « malheur » n’arrivant jamais seul, le groupe Alcoa a également précisé que les coûts élevés à la production « ont compressé les marges » au troisième trimestre, phénomène qui « aura un impact encore plus grand à l’avenir ». Toutefois, cette pression sur les marges « devrait être quelque peu mitigée par la détente des prix de l’énergie et un dollar renforcé ».
Néanmoins, Alcoa a souligné que « pendant ces temps difficiles, nous examinerons les opportunités de notre industrie pour améliorer notre compétitivité, améliorer notre rentabilité et positionner le groupe afin qu’il livre plus de valeur lorsque la demande repartira« . Ce qui signifie qu’il estime que ce jour n’est pas encore arrivé …
Fin septembre, Alcoa avait annoncé la fermeture de la fonderie de Rockdale et le licenciement de plus de 600 personnes.
A la Bourse de New York, l’action Alcoa s’inscrivait en hausse de 7,30% à 17,93 dollars lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance.
Dans le détail des résultats du troisième trimestre, la division alumine a dégagé un bénéfice opérationnel après impôt de 206 millions de dollars (+8% par rapport au deuxième trimestre), les métaux primaires de 297 millions (-31%), les aciers plats de 29 millions (-47%), et les produits manufacturés de 101 millions (-36%).
Sources : AFP, AWP
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