Temps long, temps court…

Images_2 Je crois que jamais mieux, en des périodes troublées, se télescopent les deux concepts, chers à F.Braudel.
Le temps court est l’actualité au jour le jour et le temps long, les évolutions longues.
Les cassandres sont souvent ceux qui voient le temps long, au delà de l’effet de propagande de tout les jours.
Dans les années 1860, le Royaume-uni débattait de son déclin.
Enferré dans une politique libérale, il fit simplement, un peu moins de croissance que les autres.
Il était passé du stade de puissance dominante en 1860, à celui de pays développé dans la moyenne en 1960.

Bien sûr, les cassandres de 1860 purent mourir de leur belle mort sans voir les pronostics se réaliser, de même que leurs contradicteurs.
Mais, dans certaines occasions, on voit la césure brutale se réaliser. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les consommateurs découvrent le crédit, d’abord prudemment, puis, comme des doses de drogues de plus en plus violentes et ayant de de moins en moins d’effets.
La croissance, si ce mot a encore une signification, ralentie fortement, et si l’on cherche à éviter un effondrement banquier, il est probable que l’on n’y arrivera pas.
Beaucoup de gens vont en souffrir, l’accès au crédit va se raréfier, dans un premier temps, risque de s’interrompre dans un deuxième.
Car qu’est ce qu’une banque ? Une entreprise qui vit de son activité.
Des contractions constatées comme aux USA et Royaume uni, et en France dans l’immobilier, condamne les banques à se rétracter elles aussi.
L’accession à la propriété s’est faite après guerre, l’âge moyen est élevé.
On a les ingrédients d’une baisse longue des crédits, années après années.
Dans tous les cas, brutalement ou progressivement, les banques ont besoins d’une bonne purge de leurs excès.
Et rien ne dit que la machine crédit repartira, en tout cas, les gouvernements font tout (inconsciemment) pour la gripper durablement.
Le Royaume – Uni, d’ailleurs est presque une caricature.
La banque y est quasiment, la seule activité (avec le tas de pierre).
Là-bas, la chute va être rude.