Les eaux provenant du lac qui s’est formé dans le sud-ouest de la Chine après le séisme du 12 mai dernier menacent d’inonder la zone et mettent en danger le plus long oléoduc du pays.
C’est en tout cas ce qu’annonce China National Petroleum Corp (CNPC) sur son site internet.
Le lac Tangjiashan menace une zone où habitent un million de personnes.
L’oléoduc Lanzhou-Chengdu-Chongqing passe à 60 kilomètres en aval du lac Tangjiashan, et à 40 km du nord de la ville de Mianyang, situé dans la province du Sichuan, précise CNPC dans un document mis en ligne jeudi soir.
Selon CNPC, l’oléoduc n’a été conçu que pour résister à une inondation cinq fois moins importante que celle qui pourrait résulter de la rupture du barrage formé d’éboulis qui s’est formé à la suite du séisme de magnitude 8 du 12 mai dernier.
Selon le plan d’urgence, la capacité d’évacuation des crues peut atteindre 24 330 m3 par seconde si le lac déborde, alors que l’oléoduc peut résister à une capacité maximum d’inondation de 6 620 m3 par seconde.
D’une capacité de 6 millions de tonnes par an, cet oléoduc, le seul à acheminer du pétrole raffinée dans le sud-ouest chinois, fournit 70% des besoins en pétrole du Sichuan et de la municipalité voisine de Chongqing, précise la société.
Si le pipeline venait à être endommagé et n’était pas réparé dans les trois jours, l’approvisionnement de la région et des provinces voisines risquerait d’être interrompu, prévenait CNPC le 6 juin dernier.
Le groupe pétrolier chinois précise également que plus de 600 soldats se tiennent prêts à intervenir sur l’oléoduc en cas de catastrophe.
A la suite du séisme du 12 mai, des glissements de terrain provoqués par le tremblement de terre avaient entraîné la formation d’un barrage naturel, entravant le cours du fleuve Jianjian et conduisant à la formation d’une énorme retenue d’eau.
Les autorités espèrent que le canal de dérivation – ainsi qu’un autre qui est en cours de creusement – réduira la pression qui s’exerce sur le barrage né du glissement de terrain et évitera qu’il ne cède et ne lâche dans la vallée la masse d’eau qu’il retient.
De 9 heures à midi dimanche (de 01h00 à 04h00 GMT), le niveau du lac artificiel s’est élevé de 12 centimètres, selon les données rapportées par Chine nouvelle. Toujours selon l’agence, au cours des 15 heures précédentes, le niveau du lac est monté de 68 centimètres.
Une réplique « relativement forte » a secoué dimanche soir le lac Tangjiashan formé par le séisme. Cette réplique d’une vingtaine de secondes a provoqué des glissements de terrain importants sur les flancs de montagnes proches, rapporte Chine Nouvelle.
La réplique a eu lieu à 18h51 locales (10h51 GMT) annonce l’agence qui indique que son impact sur le lac était en cours d’observation, et que la magnitude est pour l’heure inconnue. Au même moment, l’Observatoire géologique des Etats-Unis a fait état d’une secousse de magnitude 5 dont l’épicentre est situé à 70 km au nord-ouest de Mianyang.
Sources : AFP, CNPC, AP, Xinhua, Chine Nouvelle
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Apropos de Sichuan et de pipeline, si ma méoire estbonne, il y a un projet qui a été lancé, visant à relier le sichuan par pipeline et autoroute à l’Océan indien, en passant par kunming. Le terminal serait sur la côte birmane, pas très loin de la frontière avec le bangla-desh.
L’intérêt du projet n’est pas mince pour la Chine. En cas de conflit, sa facade maritime normale est bordée de pays insulaires, Corée, Japon, Philippines, Indonésie qui pourraient (volontairement, ou sous la contrainte) participer à un blocus.
et oui! le séisme…