Petit à petit la pieuvre Gazprom se déploie. Le géant gazier russe a ainsi annoncé jeudi s’apprêter à racheter, pour près de quatre milliards de dollars, les 20% détenus par l’italien Eni dans le groupe pétrolier russe Gazprom Neft.
Nouvelle étape pour le Kremlin en vue d’obtenir la main-mise sur le secteur énergétique russe et ses ressources en hydrocarbures.
« La transaction pourrait s’élever à quatre milliards de dollars », a déclaré le vice-président de Gazprom, Andreï Krouglov, cité par l’agence Ria-Novosti.
Pour rappel, le groupe pétrolier italien Eni avait accordé en avril 2007 au géant russe Gazprom une option d’achat valable deux ans sur les 20% de la société pétrolière Gazprom Neft, à peine acquise, pour 3,7 milliards de dollars.
Les affaires entre la Russie et l’Italie semblent se porter à merveille puisque la société italienne Saipem, dont 43% sont détenus par le géant Eni, a annoncé mardi avoir signé avec le consortium Nord Stream un contrat portant sur la pose d’une conduite de gaz sur le fond de la mer Baltique. En vertu de ce contrat, dont le montant dépasse 1 milliard d’euros, la Saipem doit entamer la pose de la première conduite du gazoduc début 2010.
La Saipem a par ailleurs indiqué qu’elle poursuivait les consultations avec Nord Stream au sujet de contrats supplémentaires concernant, entre autres, la construction d’infrastructures portuaires.
Au cours des quatre premiers mois de l’année, les échanges commerciaux entre la Russie et l’Italie ont augmenté de près de 70% pour atteindre 16,5 milliards de dollars (10,6 milliards d’euros), a annoncé jeudi le service de presse du ministère russe du Développement économique.
Les perspectives de la coopération entre les deux pays ont fait l’objet de négociations qui se sont déroulées cette semaine entre la secrétaire d’Etat russe et vice-ministre du développement économique Anna Popova, et le secrétaire d’Etat italien et ministre délégué au Commerce extérieur Adolfo Urso.
« M. Urso a souligné que la Russie était un partenaire stratégique de l’Italie et que Rome était intéressé à élargir les liens commerciaux et économiques entre les deux pays tant au niveau bilatéral que multilatéral », lit-on dans le communiqué du ministère du Développement économique.
« Dans ce contexte, les parties se sont déclarées satisfaites de l’acquisition, par le groupe russe Lukoil, de 49% des actions de la société de raffinage Erg S.p.a. pour plus de 1,3 milliard d’euros. Cette opération représente le plus grand investissement russe réalisé à ce jour dans l’économie italienne », indique le document.
Les deux groupes vont créer une société commune regroupant les actifs de la raffinerie de Priolo (Sicile) d’Erg, d’une capacité de 320.000 barils par jour et qui inclut aussi des installations de production d’électricité et de stockage de produits pétroliers. Erg dispose également d’une option pour vendre ses 51% dans cette société commune, valable 5 ans.