Le Baron de Batz.

Images On prêta beaucoup au Baron de Batz.
C’est connu, on ne prête qu’aux riches, et le Baron, agent contre révolutionnaire célèbre sous la première république, empêcha beaucoup de monde de dormir.
Il contribua aussi au repos éternel d’un tas de personnages.
Mais, un propos qui lui est prêté, est d’une actualité effarante.
« L’ancien régime a péri par les finances ; à plus forte raison, la toute nouvelle Convention, qui vit, comme les régimes précédents, de monnaie dévaluée, doit elle s’en aller par la caisse.
Encore faut il l’y aider.
D’une part, je jetterai sur le marché des quantités sans cesse croissantes de faux assignats, fabriqués en France ou à Londres ; d’autre part, utilisant toutes mes connaissances, je m’ingénierai à salir des députés en vue dans des spéculations scandaleuses, afin de les livrer aux loups à l’instant le plus favorable ».

Et il met sur pied aussi une action économique de fond :
« j’envisage aussi -mais il s’agit là d’une affaire de longue haleine- d’accroitre le mécontentement populaire en faisant décréter le blocage des salaires et des prix, remède dont l’expérience nous apprend qu’il a toujours été pire que le mal.
Nous devons exploiter une anarchie économique qui entretient la disette et prépare la famine.
Le bon côté d’une assemblée révolutionnaire est qu’il suffit de corrompre quelques orateurs ou tribuns en vue pour l’amener à voter n’importe quoi.
Et il est également permis de convaincre « gratis pro deo » de fieffés imbéciles. »
Le Baron devait posséder une très bonne boule de cristal.
Il a vu Ben Bernanke d’un côté, tout à sa planche à billet, il a vu les salaires bloqués par les banques centrales et la mondialisation. Il a vu aussi les imbéciles (mais ça, il y en a à toutes les époques).
Il avait vu la famine. Vous êtes sûr qu’il vivait au 18°siècle ?