Biocarburants ou agro-carburants ? la filière française (Prolea) se défend

Biocarburantecologie Le débat n’en est qu’à ses débuts … et devrait faire couler beaucoup d’encre …

La flambée des matières premières agricoles et les émeutes de la faim ont fait des biocarburants « un coupable idéal », mais la production européenne est différente des projets américains et brésiliens, se sont défendus jeudi les professionnels français du secteur.

La semaine dernière, le Brésil a appelé l’Europe à ne pas « fausser » le commerce des biocarburants et affirmé qu’il était prêt à défendre ses intérêts auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

« Il faut regarder les spécificités qui entourent les projets« , a ainsi soutenu Philippe Tillous-Borde, directeur général de Prolea, la filière française des huiles et protéines végétales, au cours d’une rencontre avec la presse à Bruxelles. Selon lui, « l’agitation est une source de démotivation pour les citoyens européens« , estimant ainsi que les « élans écologiques » de certains sont freinés par des allégations qui pourraient s’avérer mensongères.

Pour rappel, l’Union européenne s’est fixé un objectif de 10% de biocarburants pour la consommation de son parc de véhicules en 2020 dans le cadre de son plan de lutte contre le réchauffement climatique. « Or 75% de ce parc de véhicules est équipé de moteurs diesel et utilise du gazole, importé pour 90% de Russie« , a-t-il souligné.

Cette fois-ci c’est la trop forte dépendance de l’Union européenne par rapport au géant gazier russe Gazprom qui est incidemment mise en avant; les agro-carburants s’avérant alors, si l’on pousse le raisonnement à l’extrême, comme un sauveur de l’économie européenne, … ou presque.

Le projet européen vise à produire du biodiesel et de l’éthanol avec des oléagineux – colza et tournesol – et du maïs. En France, 2,5 millions d’hectares d’oléagineux seront cultivés en 2010 pour la production d’huiles alimentaires et l’incorporation de 7% de biodiesel dans les gazoles.

« La première génération de biocarburants en Europe représentera 7% des terres agricoles à terme », a insisté M. Tillous-Borde. « On ne réussira pas la deuxième génération de biocarburants, qui demande beaucoup d’investissements, si on n’a pas réussi la première génération », a-t-il insisté.

« Chaque litre de biodiesel permet en outre de générer 1,5 kg d’aliments pour les élevages appelés à remplacer les tourteaux de soja importés du continent américain, principalement du Brésil et d’Argentine », a-t-il ajouté. A noter cependant qu’aucun élément ne nous est fourni sur la consommation énergétique nécessaire à la production de telles matières agricoles …

« La politique européenne est équilibrée, en ce sens qu’elle vise à réduire la dépendance envers une production dont dépend l’élevage et cherche à résoudre les problématiques posées par le réchauffement climatique », a-t-il assuré.

M. Tillous-Borde tient par ailleurs à faire remarquer que le projet des Américains vise, lui, à répondre à un besoin en essence. Il s’agit d’un « plan ambitieux sur l’éthanol de maïs », précise-t-il.

Actuellement, 80 millions de tonnes – sur une production de 350 millions de tonnes – sont transformées en éthanol et l’objectif est de 140 millions de tonnes, avec une utilisation pour l’alimentation animale, a-t-il souligné, s’interrogeant sur les limites à ne pas dépasser.

M. Tillous-Borde a toutefois souligné que « les prix du maïs n’ont pas flambé comme ceux du blé et du riz, qui n’entrent pas dans la fabrication de l’éthanol ».

Le Brésil, pour sa part, a développé les cultures de soja et de canne à sucre pour une production d’éthanol. « C’est une politique adaptée aux besoins du pays« , a-t-il estimé.

« Ce qui est critiquable, et ceci toutes productions confondues, c’est la déforestation non contrôlée », a-t-il affirmé. « L’Union européenne devrait soutenir la création d’une instance internationale, comme l’AIEA pour l’atome, afin de vérifier la situation des forêts dans le monde entier », a-t-il insisté.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a renouvelé mercredi son soutien aux biocarburants, tout en demandant toutefois au Brésil, premier producteur d

Un commentaire

  1. Bonjour,
    Le Directeur de Prolea oublie certains point à savoir: 1)De parler de l’importation de soja de pays du Sud.Ce soja est d’origine OMG en TOTALITE donc ses tourteaux le seront aussi!!
    2) De dire que son associé est Bunge,qu’exerce un lobby sans comunne mesure dans les pays producteurs de soja.
    3)De ne pas rappeler que si le Brésil veut « des echanges » c’est parce que non seulement ils ont commencé cela fait 30 ans avec l’ethanol mais en histoire de dumping, la France est très mal placée.
    4) Les taxes internes genre TIPP ne sont que des affaires de chacun. Notre pays a choisi de taxer fort (60 à 80% du prix du litre mais cela reste un affaire interne.
    5) Il est pas vrai que les aides soient plus importants au Brésil qu’en dans l’UE et l’argent qui reçoi la France justement est sans compairason avec celle de l’Argentine par exemple.
    6) Monsieur Tillous sait pertinement que 1Kg de viande a besoin de 7 Kg de cereals et au fur et a mesure que les pays en developpement se enrichisent la consomation de protéines carnés est mayeur. Donc, la Chine et l’Inde entre autres sont des nouveaux consomateurs et il font monter les prix de la matière première et cela crée des tensions.
    7)Enfin, la politique française se reveille d’un long sommeil qui le coutera (c’est helas déjà le cas)très cher. Ce retard bien evidement n’arrange pas la situation actuelle de dependance total vis a vis du pétrole au moins pour le transport. Ainsi, avec ses « economies » le Brésil peut être autosufisant et projeter des autres voies comme le biodiesel de jatropha, palme ou autres comme les algues, alors que la France est aux balbuciement en sachant que 2 millions d’ha sont peu des chauses façe aux géants.

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