Mais que ce passe-t-il encore dans l’ombre du « fabuleux » dossier du « trader fou » de la Société Générale.
Alors que la banque se trouve secouée par cette affaire, François Fillon a affirmé mardi à Matignon que le gouvernement « ne laissera pas la Société Générale être l’objet de raids hostiles », après la crise qui a fragilisé la banque. De quelles informations précises dispose le gouvernement pour tenir un tel discours ? Y-a-t-il danger ?
Les vautours sont-ils à la porte ? Ou au contraire Nicolas Sarkozy aurait quelques velléités de placer « ses proches » au commande du navire, comme c’est le cas dans le Sarkoland de la Caisse d’Epargne. Ceci pourrait être un des fins mots de l’histoire …
Car parallèlement, la ministre de la Justice, Rachida Dati, a déclaré mardi que la responsabilité du PDG de la Société Générale, Daniel Bouton, « peut être engagée » dans l’affaire des pertes colossales imputées au trader Jérôme Kerviel. Histoire d’accentuer la pression sur le patron de la banque. Madame Dati serait-elle candidate pour le remplacer ?
Ou serait-ce un avertissement face à l’appétit grandissant de Poutine et de la Russie ? L’un n’empêche pas l’autre en tout cas, et il est parfois utile de « crier au loup » pour « affermir ses positions ».
« Le gouvernement est très attentif à tous les risques de déstabilisation de la Société Générale. Comme l’a indiqué le Président de la République, le gouvernement ne laissera pas la Société Générale être l’objet de raids hostiles de la part d’autres établissements bancaires », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse consacrée au dossier des sans-abris.
« La Société Générale, c’est une banque privée. La première des responsabilités du gouvernement, c’est de penser aux 130.000 salariés de cette entreprise et à ses clients » , a poursuivi François Fillon.
La semaine dernière, Henri Guaino, conseiller de Nicolas Sarkozy, avait d’ores et déjà annoncé que l’Etat pourrait intervenir si un « prédateur » tentait de profiter des pertes historiques subies par la Société générale pour prendre le contrôle de la banque. Il estimait par ailleurs que le moment était venu de changer les règles du capitalisme financier, un « système fou » selon ses termes.
« Dans ce cas, je ne pense pas que l’Etat ne restera pas les bras croisés si quelqu’un, un prédateur quelconque, cherche à profiter de la situation », a-t-il dit au Grand Jury RTL-le Figaro-LCI. « Ce qui ne veut pas dire que la décision sera systématiquement que l’Etat va intervenir, nous allons voir comment la situation va se dérouler dans les jours et les semaines qui viennent », avait-t-il ajouté.
Lundi matin, le P-DG de la banque a revu en légère baisse le montant des pertes attribuées à la fraude. Interrogé sur Europe 1, Daniel Bouton a déclaré que celui-ci s’établirait à « un peu plus » de 4,82 milliards d’euros, au lieu des 4,9 milliards d’euros initialement avancés, pour des positions frauduleuses initiales d’environ 50 milliards. Il a aussi rejeté les « théories du complot » qui feraient du trader un agent au service d’une banque russe.
A propos d’une rumeur qui prête à Jérôme Kerviel l’intention d’avoir voulu « faire sauter la Société Générale au profit d’une banque russe », le dirigeant a rappelé que la Société Générale était effectivement « en train d’acheter » Rosbank, le deuxième réseau bancaire de Russie, dont elle était déjà actionnaire. Il a précisé que l’acquisition serait finalisée « le 11 février » et que la banque avait « largement de quoi la payer ».
Rachida Dati a des propos nettement plus fermes envers la direction de la Banque, pointant directement du doigt Daniel Bouton. « Je dis simplement : il est président de la Société Générale, sa responsabilité peut être engagée », a déclaré Mme Dati sur la radio France Info.
« Il faut que toutes les responsabilités soient mises au jour et que tout le monde puisse s’expliquer sur cette affaire de grande ampleur », a insisté la ministre.
« L’affaire est extrêmement grave (…), il y a des infractions qui ont été commises », a-t-elle ajouté, justifiant notamment l’appel du parquet contre la remise en liberté sous contrôle judiciaire du trader après son inculpation lundi pour « abus de confiance », « faux et usage de faux ».
Elle a souligné en revanche ne pas avoir « à se prononcer sur la démission de Daniel Bouton » de son poste à la tête de la banque.
Le patron de la Société Générale est sur la sellette depuis l’annonce par la banque la semaine dernière d’une perte de 4,9 milliards d’euros, qu’elle impute aux seuls agissements de Jérôme Kerviel, un trader de 31 ans qui aurait réussi à déjouer toutes les procédures de contrôle. Bref, un homme qui a la tête large.
Interrogé sur M. Bouton, le président Nicolas Sarkozy a déclaré lundi: « On est dans un système où, quand on a une forte rémunération qui est sans doute légitime, et qu’il y a un fort problème, on ne peut pas s’exonérer des responsabilités ».
Interrogée sur la chaîne LCI mardi, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a rappelé pour sa part que la décision de maintenir ou non Daniel Bouton à la tête de la Société Générale n’était pas de la responsabilité du gouvernement. « Ce sera aux administrateurs de prendre leurs responsabilités à l’aune de deux choses: la situation d’aujourd’hui et le futur d’une institution qui est aujourd’hui une grande banque française qui emploie plus de 120.000 salariés et qui a des millions de clients », a-t-elle dit.
Daniel Bouton, 57 ans, à la tête de la banque depuis 1997, a présenté la semaine dernière sa démission au conseil d’administration, qui l’a refusée et lui a demandé de « remettre le groupe sur la voie de la croissance rentable ».
Il a affirmé lundi que « sa lettre de démission » était « toujours sur la table ».
Mme Lagarde a par ailleurs indiqué qu’elle remettrait vendredi au Premier ministre François Fillon un rapport sur la « fraude » à la Société Générale, devant notamment établir « la chronologie des faits », les raisons pour lesquelles les procédures de contrôle n’ont « pas fonctionné » et vérifier que la banque s’est « conformée à la réglementation bancaire et boursière ».
Sources : AFP, Challenges, Reuters
Bouton sait très bien qu’il va se faire débarquer. Il l’a compris à la seconde même où il a appris la nouvelle.
Car en tant que PDG, il est responsable du contrôle interne de son entreprise : il signe d’ailleurs chaque année un rapport de contrôle interne.
Bouton gagne du temps car il veut négocier son départ en position de force, ce qui veut dire 1. des indemnités (s’il a un parachute, on va bientôt le savoir) 2. l’assurance qu’il ne sera pas condamné par l’AMF.
Peut-être en 3. le soutien juridique de la SocGen une fois qu’il sera débarqué… car l’ADAC a déjà déposé plainte.
Allez, je pronostique une démission pour très bientôt, jeudi dernier délai. La pression médiatique est trop forte.
Peut’on mettre « Trader fou » entre quotes (si pas entre ?) puisqu’il n’est pas colloqué et que les regards des procureurs se font plus lourd en direction des éponymes.
Que penses-tu de la « rumeur » d’une possible OPA de BNP sur Socgen ? Pour ma part je trouve que la Socgen (qui se trouve être ma banque) doit avori beaucoup de choses à se reprocher, outre son trader star à -4.9 milliards, la perte de 2 autres liée aux subprimes (et c’est pas fini), des rumeurs de délits d’initiés (vendre pour 85 millions d’euros d’actions avant que ça plonge hummmm) … et là tout à coup rumeur d’OPA … qui tombe à pic … tout le monde oublie tout et on recommence le titre prend 10% à la bourse de Paris en ce moment … PATHETIQUE
Oui, le fait que la rumeur permette de rétablir le titre , c’est incroyable, pour pas dire plus , malhonnete peut-etre ….
En tous cas, un certain nombre de salariés seraient tellement confiants en leur entreprise qu’ils en ont repris une louchée des actions GLE, ces derniers jours. Ils se pronostiquent une belle remontée… Ca n’engage qu’eux et je n’y participe pas, mais ils ont peut être de l’or dans le portefeuille !
il est quand surprenant que les medias ne parle que du grand predant qu’a été la société générale. Mais quand est il du gagnant ?
Bonjour, avez vous des éléments de réponse aux questions du lecteur eidabal : feuilleton JK.
Suite à l’article du Figaro :
( http://www.lefigaro.fr/societes-francaises/2008/01/29/04010-20080129ARTFIG00530-kerviel-accuse-sa-hierarchie-d-avoir-ferme-les-yeux.php ).
* Si comme le dit JK les positions qu’il avait prises sont une pratique courante , pourquoi Eurex aurait-il prévenu la SG d’une anomalie ?
* Si sa hiérarchie , prévenue et méfiante était au courant de ses positions et avait fermé les yeux , pourquoi lui avoir fourni des faux? A quoi bon prendre un risque inutile aux yeux de la justice ?
* est-ce une pratique courante pour un trader de prendre des positions susceptibles de mettre une banque en faillite ?
* Si les positions que JK avait prises étaient habituelles , pourquoi le PDG a-t-il pris le risque de les faire liquider en trois jours quitte à faire perdre à sa banque 5 millards d’euros et en mettant lui même personnellement en danger son image de marque et son poste ? Où est son intêret ?
* Enfin pourquoi la presse accorde -t-elle plus de crédit à un jeune homme douteux qu’ à un homme qui a une réputation de compétence et d’intégrité sans faille depuis quarante ans ? pourquoi ce déchainement , cette curée médiatique ?
* Ne peu-t-on laisser d’abord la justice passer ? Est ce que tout est permis dans une société sans valeurs et faut-il se ranger sans discernement au côté des tricheurs uniquement parce que les victimes sont des personnalités ?
La Société Générale détient depuis cette semaine le record peu convoité de la plus grande fraude financière jamais commise à ce jour contre un établissement financier avec un préjudice qui avoisine les 5 milliards d
@Dadounet : OK, à lire attentivement !
Société Générale et la BNP auraient formé avec 6 autres banques un groupe visant à sauver l’assureur de crédits US AMBAC.
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=20601087&sid=akSxG7fwAtO0&refer=home
Ce n’est pas la charité qui guide ce groupe de banques, mais la crainte qu’une défaillance d’AMBAC oblige ces banques à annoncer de nouvelles dépréciations d’actifs.
A mon avis, on n’a pas vu la fin des problèmes pour les banques françaises.