Volte-face ou pragmatisme ? Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi qu’il n’était pas dans « l’intention du gouvernement de supprimer la durée légale du travail« , dans ses voeux aux parlementaires à l’Elysée.
Pourtant ses récents propos de mardi laissaient présager du contraire …
François Bayrou, président du Mouvement démocrate (MoDem), aurait-il raison de dénoncer « la politique du tournis » et la ‘fuite en avant éperdue » de Nicolas Sarkozy, au lendemain de la première conférence de presse du chef de l’Etat à l’Elysée.
L’ex-candidat aux élections présidentielles a déploré des « annonces précédant toujours la réflexion, dans une fuite en avant éperdue, où le lendemain perd de vue ce qui a été dit la veille ».
« Je ne crois pas qu’il soit de bonne politique pour quiconque de prétendre que le gouvernement veut supprimer la durée légale du travail, alors que c’est faux« , a lancé le chef de l’Etat.
Lors de sa conférence de presse de mardi, Nicolas Sarkozy avait souhaité voir la fin des 35 heures en 2008, ce qui a suscité aussitôt de vives réactions des principales centrales syndicales. Prié par les journalistes de dire s’il souhaitait que cette année soit celle de la fin des 35 heures, il avait répondu : « Pour dire les choses comme je les pense, oui. »
« Oui, en 2008, je veux qu’on aille beaucoup plus loin dans la réforme des 35 heures« , a-t-il poursuivi. « Je veux qu’on libère les entreprises du carcan des règles qui freinent ou empêchent le recours aux heures supplémentaires ».
« Je veux que l’on déplafonne le recours aux heures supplémentaires qui empêchent ceux qui veulent travailler plus de pouvoir le faire », a-t-il dit. »Il n’est pas (dans) l’intention du gouvernement de supprimer la durée légale du travail (…) parce que c’est le point de départ du calcul des heures supplémentaires », a martelé le président de la République.
« Je veux augmenter le nombre d’heures supplémentaires donc je veux garder une durée légale du travail« , a-t-il expliqué, évoquant « une durée légale du travail à laquelle aucune entreprise ne va pouvoir déroger, sauf dans le cas où un accord majoritaire garantit l’amélioration de la situation des salariés ». Mais, finalement, avec toute cette liste de « je veux », otez-moi d’un doute : qui décide en France ? Le Président dans un pouvoir quasi-monarchique ? les ministres, le gouvernement ? Voire même, serais-je tentée de dire – en proie à une crise aïgue de naïveté et/ou d’esprit citoyen – les élus, l’Assemblée Nationale, le Sénat ? Nicolas Sarkozy arriverait presque à m’en faire douter.
En tout cas avec toutes ces annonces et ces calculs, les pharmaciens pourraient bien devoir faire des heures supplémentaires pour fournir l’aspirine qui nous sera bientôt indispensable pour éviter les maux de tête …
Sources : AFP, Reuters
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Le rouleau-compresseur UMPiste mettra en place toutes les mesures risquant de déclencher l’impopularité après les élections municipales qui ont lieu dans 2 mois.
Elisabeth, les municipales commencent le 9 mars. L’UMP doit faire face à la défection massive de certains de ses électeurs : les plus bas revenus.
Or, ce sont eux qui ont porté Sarkozy au pouvoir.
Il faut bien envoyer des signeaux posisitifs « Je vous ai compris, pas comme les journalistes, etc.)