Les mots sont importants, une crise qui fait « tâche d’huile » donne aussi des indications sur son caractère.
– Tout d’abord, les banques ne lâchent que le minimum. La prudence comptable qui obligerait à déprécier fait place ici à des considérations autres, celle de ne pas avouer avoir été pris les doigts dans le pot de confiture.
– ensuite, la « tâche d’huile », ce n’est pas anodin. Rien n’est plus difficile de faire disparaitre l’huile. Impossible de nettoyer, il reste toujours quelque chose.
On va s’en apercevoir bientôt, mois après mois, dans les comptes bancaires. Pertes inavouables, enfin avouées, mais à allure de sénateur…Un beau crach à la japonaise. On croit solder les comptes, et puis, on s’aperçoit que rien ne peut les solder, les blessures sont trop multiples, les injections de sang frais, les liquidités saignent par mille petites coupures et accroissent le mal, plus qu’elles ne le soigne.
Psychologiquement d’ailleurs, les interventions des banques centrales étendent l’incendie. Puisqu’elles interviennent autant, c’est que c’est plus grave qu’on ne le dit. La confiance disparait, tout le monde se méfie de tout le monde…
Bien sûr, les anciens remèdes sont amplement utilisés : inflation tellement sage, chômage qui baisse, créations d’emplois en hausse (corrigés trois mois plus tard, quand plus personne n’y pense)… Mais, là aussi de plus en plus de méfiance. Ces statistiques sont des mensonges justifiant des rebonds téléguidés (PTT)…
Après tout, plus c’est gros, mieux ça passe…