Mexique : Volkswagen et industries perturbées par sabotage de gazoducs

L’usine Volkswagen à Puebla, dans le centre du Mexique, a suspendu mardi sa production faute de livraison de gaz naturel. Cette pénurie fait suite à des actes de sabotage contre des gazoducs qui ont endommagé le réseau de distribution de la compagnie pétrolière PEMEX, provoquant de spectaculaires incendies et l’évacuation de milliers de personnes.

Des centaines d’entreprises qui fonctionnent au gaz naturel se retrouvaient mardi au chômage technique dans dix Etats du centre et de l’est du Mexique.

La direction de Wolkswagen a annoncé un arrêt de la production de quatre jours, soit une perte de production de 7.200 véhicules.

Le mouvement de guérilla d’extrême gauche Armée populaire révolutionnaire (EPR) a revendiqué mardi la responsabilité des attentats qui ont visé la veille six gazoducs de l’est du Mexique. En juillet, des attentats similaires contre le réseau de gazoducs avaient conduit de nombreuses entreprises à réduire ou suspendre leurs activités, puis les livraisons de gaz avaient été rétablies quelques jours plus tard. L’usine Honda de Guadalajara a été également affectée, pour la deuxième fois en deux mois. Les 5 et 10 juillet, plusieurs attentats de l’EPR avaient déjà frappé des gazoducs.

« Nous avons détecté une perte de pression inhabituelle sur six points de différents gazoducs dans l’Etat de Veracruz, occasionnée par des actes prémédités, nous avons immédiatement suspendu la distribution de gaz naturel », avait indiqué Pemex dans un premier communiqué.Le coordinateur de la Protection civile dans l’Etat de Veracruz, Ismael Reyes, a souligné que les incendies dus aux explosions étaient sous contrôle lundi matin et qu’environ 15.000 personnes avaient été évacuées à titre préventif. L’explosion sur un des gazoducs proche du bourg La Antigua n’a pas été suivie d’incendie et le gaz naturel se répandait dans l’atmosphère, représentant ainsi un danger pour la population.

Des centaines d’usines, ainsi que des centrales électriques, sont privées du combustible qui leur permet de fonctionner. Le responsable de PEMEX prévoit quatre jours de réparation avant de rétablir la distribution de gaz naturel. Mardi matin, « l’incendie continuait sur deux sites: Omealca et Balastera », empêchant l’intervention des équipes de techniciens pour réparer les gazoducs, a déclaré le directeur général de PEMEX, Jesus Reyes Heroles.

« Les unités militaires appartenant à notre Armée ont placé 12 charges explosives sur autant de pipelines de PEMEX (la compagnie pétrolière et gazière publique, ndlr). (…) Toutes ont été activées simultanément à 02h00 le 10 de ce mois », selon le communiqué du groupuscule reçu par les agences de presse. La guérilla a souligné que l’action de sabotage avait été menée « dans le but de ne causer aucune perte humaine ». »Nous agissons dans le cadre de l’autodéfense armée face à la guerre sale contre le peuple mexicain du gouvernement de Felipe Calderon qui a l’hypocrisie de se faire passer à l’étranger pour un gouvernement démocratique », selon l’EPR, qui demande « la libération de tous les prisonniers politiques et de conscience du pays ».

L’EPR, apparu en 1996, est un groupe plus radical que l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) du « sous-commandant Marcos ». L’EPR n’a pas pris le contrôle d’une région comme l’EZLN au Chiapas, mais dispose de cellules dans les montagnes des Etats de Guerrero et d’Oaxaca, dans le sud du Mexique.

Source : AFP