Le département du Commerce a annoncé aujourd’hui que les prévisions de croissance seraient revues à la baisse pour les Etats-Unis. Au lieu des 4% initialement prévus, la croissance du deuxième trimestre devrait se situer à environ 3,8%, mais il s’agit de la plus forte croissance enregistrée depuis le premier trimestre de l’année 2006. Les analystes tablaient quant à eux sur une hausse de 3,9% du produit intérieur brut, en moyenne, contre +0,6% seulement au premier trimestre (en rythme annuel). Pour ce qui est de l’inflation, le ministère a revu en légère hausse l’indice des prix liés aux dépenses de consommation. L’indice principal est resté à peu près conforme à la première estimation avec une hausse de 4,3%, au lieu de 4,2%, et celui hors alimentation et énergie est en hausse de 1,4%, au lieu de 1,3%.
Malgré la crise des subprimes et ses premières victimes, tout le monde attendait les résultats exacts de cette crise et l’ampleur qu’elle avait pu prendre autant dans la vie quotidienne que sur les perspectives de croissance de l’économie américaine. Dans une de ses notes techniques, le ministère explique que la baisse de la croissance peut s’expliquer par une baisse moins marquée des importations, qui contribuent négativement au calcul du produit intérieur brut. Les exportations sont donc en légère baisse à +7,5% au lieu de 7,6 et les importations reculent quant à elles un peu moins que prévu (-2,7% au lieu de -3,2%). Les entreprises ont aussi trés légèrement moins augmenté leurs investissements avec une augmentation de 11,0% au lieu de 11,1% comme prévu.
Les dépenses de consommation sont pour leur part restées stables à environ +1,4%, ce qui prend en compte tant les difficultés vis-à-vis des prix du pétrole que le ralentissement du secteur de l’immobilier. Ce dernier a connu un fort ralentissement en août, du moins pour l’immobilier neuf, avec un repli de l’ordre de 8,3% par rapport à juillet 2007. Par rapport au mois de juillet 2006, c’est à un recul de plus de 21% auquel le secteur doit faire face, avec de plus une baisse moyenne de la valeur des biens acquis. Mais c’est finalement la consommation de biens non durables (nourriture et vêtements en tête) qui ont le plus souffert avec une baisse de 0,5%, baisse la plus marquée depuis 16 ans. Toujours pour ce qui est de la vie courante des américains, le département du Travail a annoncé contre toute attente que le nombre des demandes hebdomadaires d’allocations chômage dans la semaine du 22 septembre a reculé de 15.000 demandes pour revenir à 298.000 contre 320.000 prévues.
La première estimation pour le troisième trimestre, qui répercutera certainement mieux les incidences de la « crise », est attendue pour la fin octobre.
Source: Reuters