Le 1er ULM à moteur électrique décolle de France

Ulm_apame_01Première au niveau mondial : un ULM a effectué le 25 août un vol avec une motorisation électrique. L’ULM pendulaire porte le doux nom d’« Electron Libre » … tout un programme.

Il a parcouru une trentaine de kilomètres en 22 minutes à partir de l’aérodrome d’Aspres-sur-Buëch (Hautes-Alpes), a annoncé vendredi le promoteur du projet, l’association APAME.

L’objectif du projet « VOLER en SILENCE » est de mettre au point une motorisation électrique et une hélice silencieuse adaptée permettant d’équiper plusieurs types d’aéronefs nécessitant une faible puissance : paramoteurs, ULM deux axes et trois axes, motoplaneurs ULM.

Ce premier vol marque le début de l’expérimentation et de la validation de nombreux paramètres et montre que le vol à bord d’un aéronef équipé d’une motorisation électrique est techniquement possible et abordable par tous.

L’APAME va lancer en septembre une campagne d’essais complémentaires, pour améliorer les performances de son moteur de 15 cv qui a déjà permis de faire grimper un ULM presque standard à 500 mètres au-dessus de l’aérodrome et de faire sept décollages et atterrissages successifs le premier jour sans recharger les batteries. « Nous cherchons notamment à améliorer les batteries lithium-polymère déjà très performantes installées sous notre ULM pendulaire » a indiqué un porte-parole, Olivier Cloup.

L’Association pour la promotion des aéronefs à motorisation électrique (APAME) revendique le soutien du pôle de compétitivité Pégase, qui développe les nouvelles technologies de l’aéronautique en Provence-Côte d’Azur.

Après les ULM pendulaires, dont l’aile delta est gouvernée par un trapèze, l’APAME veut adapter l’installation de son moteur électrique aux ULM gouvernés par un manche traditionnel. A terme, l’APAME, qui travaille avec les moyens de l’entreprise d’aviation légère ACV Aero, compte « fournir des ULM électriques, ayant une autonomie d’une heure environ », selon M. Cloup. Elle vise particulièrement la clientèle des instructeurs de vol, « pénalisés dans leur activité par les protestations contre le bruit des moteurs thermiques, et qui ont besoin d’aéronefs moins polluants, moins coûteux et plus silencieux ».

La survie du secteur de l’aviation légère dépend de la capacité de ses acteurs à réduire le bruit des aéronefs légers. Le groupe motopropulseur électrique développé dans le cadre du projet « VOLER en SILENCE » va apporter une solution attendue par tous aux problèmes de nuisances sonores générées par l’aviation de loisir. Courant 2006, la rencontre entre plusieurs sociétés du secteur de l’aéronautique légère et une entreprise spécialisée dans les moteurs électriques pour véhicules terrestres a permis d’imaginer la mise au point d’un moteur électrique de petite puissance adapté à l’aéronautique (environ 20 kW, soit 27 cv).

Des études techniques doivent être réalisées pour permettre de valider toutes les hypothèses, de lever les derniers doutes technologiques et de minimiser les délais de développement du démonstrateur. La mise au point d’un prototype de système de motorisation électrique nécessite également des achats de composants spécifiques, dans un premier temps pour le banc d’essai « sol » et ensuite pour le démonstrateur de groupe motopropulseur « volume.

La propulsion électrique n’a fait son apparition ces dernières années que pour expérimenter le décollage autonome de planeurs revenant ensuite au sol en utilisant les courants aériens.

Pour rappel, le Suisse Bertrand Piccard développe actuellement un avion solaire, « Solar Impulse« , pour un premier vol dans un an et un tour du monde en 2011. A l’inverse d’un petit ULM, il aura une envergure de 80 mètres pour supporter les capteurs solaires.

Les promoteurs de l’ULM électrique participeront samedi et dimanche au 27e salon international de l’ULM de Blois.

Sources : AFP, APAME

(3 commentaires)

  1. C’est un bon début, car autant les constructeurs automobiles semblent s’adapter à la hausse du pétrole et aux problèmes de pollution, autant l’aéronautique semble avoir une marge de manoeuvre plus restreinte…
    D’ailleurs avec quel carburant volera l’A380 dans 50 ans ?

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