La Thailande recrute des experts pour l’énergie nucléaire

Bangkok_night2Et encore une nouvelle « adhésion » au club que certains voudraient très fermé des pays dotés de l’énergie nucléaire civil.

La Thaïlande a l’intention de recruter quelque 200 experts pour la première centrale nucléaire civile qu’elle espère construire d’ici une dizaine d’années, a en effet indiqué lundi le Premier ministre.

« Il nous faudra 10 à 15 ans pour avoir la première centrale nucléaire et nous avons besoin de 200 experts nucléaires pour nous aider », a déclaré à la presse Surayud Chulanont, le chef du gouvernement installé par l’armée.

La compagnie nationale d’électricité de Thaïlande (EGAT) avait annoncé le 12 juin dernier, son intention d’investir six milliards de dollars pour construire d’ici à 2020 la première centrale nucléaire civile du royaume. Dans des déclarations à l’AFP, le gouverneur de l’EGAT, Kraisi Kanasuta, avait qualifié ce projet « d’inévitable pour la Thaïlande, étant donné le rythme actuel d’augmentation de la demande en électricité ». Il avait alors précisé que son entreprise envisageait d’émettre des bons et de solliciter des prêts à l’étranger pour contribuer au financement de la centrale qui sera capable de produire 4.000 mégawatts d’électricité.

L’EGAT recrutera également des ingénieurs thaïlandais susceptibles d’aller étudier la technologie nucléaire aux Etats-Unis, en Europe et au Japon où des entreprises comme Westinghouse, Areva et Toshiba ont proposé leurs services pour construire la centrale.

« En dépit du coût élevé des investissements, la centrale nucléaire est moins chère qu’une centrale au charbon pour ce qui est du coût de production unitaire », avait également souligné M. Kraisi en rejetant les critiques d’organisations de défense de l’environnement.

Le combustible nucléaire pourrait venir d’Australie, du Canada ou d’Afrique du Sud, avait précisé en juin un porte-parole du ministère de l’Energie.

La Thaïlande qui est « très friande » du « Dieu électricité » redoute des déficits. Environ 70% de l’électricité est aujourd’hui générée par le gaz naturel, le reste provenant du pétrole, du charbon et de l’énergie hydraulique.

Un tiers du gaz naturel consommé en Thaïlande est importé, principalement de la Birmanie voisine, et Kraisi a souligné les inquiétudes de l’EGAT devant les augmentations probables des prix de cette énergie en raison des réserves limitées.
En 2006, la Thaïlande a dépensé 26 milliards de dollars en importations énergétiques, principalement de pétrole, un chiffre en augmentation de 16% par rapport à l’année précédente.
Le ministère de l’Energie a par ailleurs souligné que la Thaïlande, qui compte 65 millions d’habitants, doit chercher à tout prix à limiter les émissions de gaz à effet de serre, ces dernières contribuant au réchauffement climatique, et que, dans ce contexte, le nucléaire civil doit être considéré comme une option.

Pour rappel, la Thaïlande a été le théâtre d’un coup d’Etat en septembre 2006, mais les putschistes ont promis de rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’élections législatives promises pour le 23 décembre prochain. A suivre d’autant plus prêt …

Source : AFP , (www.lepetitjournal.com – Bangkok)

(2 commentaires)

  1. « Un tiers du gaz naturel consommé en Thaïlande est importé, principalement de la Birmanie voisine »
    « Bizarrement » , la Birmanie est en proie actuellement à de sérieuses turbulences.
    Dès fois que cela soit lié au gaz … 😉
    Excellent article dans Courrier International de la semaine dernière
    sur Chine et Birmanie

  2. Energie Nucléaire : Le droit du nucléaire iranien
    En 1950, le shah d

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