L’empire est si vieux, il a vécu déjà tellement de crises de toutes sortes qu’il surmontera encore celle là.
Pourtant, il y a gros à penser que la crise immobilière actuelle est de celle qui mettent des empires à terre. Voilà les raisons de le penser.
Tout d’abord son gabarit est exceptionnel. Les pertes annoncées sont colossales, et hier 155 milliards d’euros ont été crées partout dans le monde pour faire face à la crise de liquidité.
Pourtant, depuis l’année dernière et notamment mars 2006, les liquidités crées ne manquaient déjà pas. Que ce soit au niveau américain (réactivation du Team plunge protect), européen ( +10 % sur la masse monétaire) ou japonais (carry-trade sur le yen). Pourtant ce laxisme n’a pas empêché ni l’assèchement des liquidités, ni la crise grave des ces derniers jours. En ces cas de figure, la création monétaire va toujours moins vite que le vortex qui les avalent. C’est physiquement visible dans les billets zimbabwéens, mais c’est la même mécanique qui est à l’oeuvre.
Pourquoi ? parce que n’importe quel comptable vous dira que les dettes sont certaines et les créances incertaines. Quand elles deviennent illiquides, les acteurs sont conduits à se rabattre sur ce qui est encore négociable pour le vendre, quelque en fut le prix. Cash is king. Et les pertes se creusent encore.
Le laxisme ambiant depuis l’année dernière n’a donc rien empêché. Le marché immobilier aggrave la crise.
Les prêts voient leurs annuités augmenter aux USA, quelquefois de 50 %, la suite en est visible : défaillances X 3 en un mois, hausse globale des mensualités qui s’aggravent de 50 milliards chaque mois (pour un total prévisible de 1000 milliards), hausse des saisies, procès, faillites, les « garanties » s’avèrent souvent illusoires et lourdes de condamnations judiciaires. Beaucoup de prêteurs se verront condamner, les prêts annulés par la faillite ou la condamnation).
En attendant, les possibilités de refinancement sont tombées à zéro.
Les banques sont OUT.
Plus de crédit, plus de prix, le taux d’épargne des ménages américains étant fort modeste, on voit ce que cela donne.
Par la titrisation de tout, de n’importe quoi et aussi de l’immobilier, subprime et autre, les foyers de pertes se sont logées absolument partout : fonds de pensions, banques et assurances…
Moralité : l’activisme des acteurs, déjà maximale n’a donc pas empêché la débandade.
Pas sûr que la masse monétaire a été augmentée par les injections de liquidités. Il semble que 200 milliards de dollars de carry trade ait été débouclé, c’est-à-dire détruit. Les banques centrales auront donc juste compensé.
En outre, le pire n’est jamais sûr, et les prévisions apocalyptiques sont souvent fausses.
En ce moment, avec l’éclatement des emprunts sub-prime, les marchés corrigent les excès (que ce blog dénonçait avec clairvoyance). Jusqu’ici, je ne trouve rien d’alarmant…
A vous lire, j’espère que vous avez investi dans les seules valeurs qui vont résister au crack mondial : le sucre et les pâtes ainsi que, bien entendu, un bon fusil et quelques tonnes de munitions pour les conserver 😉 .
Bonne analyse à mon goût
😉
Faut pas être si alarmiste. C’est juste une correction trés importante du marché… La fin du monde n’est pas pour demain. Les banques vont justes perdre pas mal d’argent… apres en avoir gagné beaucoup…
à ark : j’espere que l’apocalypse n’est pas sur, mais le danger, il faut le reconnaitre est là : un tas de brique.
Le problème est qu’une fois enclenché le mouvement, on ne sait pas tres bien comment l’arreter. c’est le cas du japon. Ici en plus, c’est mondial, et on a dejà tiré pas mal de cartouches, notamment l’année dernière. Ce n’est donc pas juste de la compensation de carry trade. Bien sur les previsions peuvent etre fausse (sinon je m’installe astradamus), mais c’est un scenario qui prend en veracité et en credibilité.
à guillaume : le problème c’est qu’elles en on perdus bien plus qu’elles n’ont gagnées.
« A vous lire, j’espère que vous avez investi dans les seules valeurs qui vont résister au crack mondial : le sucre et les pâtes ainsi que, bien entendu, un bon fusil et quelques tonnes de munitions pour les conserver. »
effectivement cela risque d’être bien utile dans un avenir maintenant proche. Pour faire pousser des betteraves et du blé il faut aujourd’hui bcp de pétrole (engrais, pesticides, mécanisation) et cela aussi il n’y en a bientôt plus pour tout le monde…