La nouvelle fait froid dans le dos … autant de celui des salariés de Deutsche Telekom que de celui des employés de France Telecom qui sentent venir un vent des plus redoutables, l’objectif du groupe étant je le rappelle de supprimer 22.000 postes d’ici 2008, en ce qui concerne l’opérateur historique français.
Alors que l’externalisation des services est à la « mode » autant chez EADS/Airbus que chez Mobistar (Orange Belgique) ou SFR – via notamment l’application du « fameux » article L122.12 – selon le magazine allemand Focus du lundi 27 août, Deutsche Telekom projetterait de transférer 16.000 emplois d’informaticiens dans une joint-venture créée avec un partenaire dont l’identité est encore inconnue. L’opérateur allemand réfléchit, en effet, depuis un moment à une restructuration de son activité de services informatiques T-Systems.
Cette branche de Deutsche telekom, qui fournit notamment des services à des grandes entreprises comme le constructeur automobile Daimler ou le groupe aéronautique EADS, souffre d’un manque de compétitivité par rapport à ses concurrents … qui ont délocalisé vers l’Inde ou l’Europe de l’Est.
Pour faire face à cette situation, l’opérateur historique allemand cherche pour cette restructuration, selon Focus, un partenaire « aussi solide et international que possible ». Le projet devrait être dévoilé dans la semaine et approuvé jeudi par le conseil de surveillance.
Le groupe allemand souffre d’un déclin important de ses parts de marché, notamment dans la téléphonie fixe. Arrivé en octobre 2006, le P-DG René Obermann a maintenu un plan de 32.000 suppressions de postes, normalement finalisé fin 2008, et a d’ores et déjà externalisé 50.000 salariés dans une nouvelle filiale de services en juillet dernier.
Selon le quotidien allemand Berliner Zeitung, Deutsche Telekom envisagerait parallèlement de supprimer 2.000 postes d’ici 2009 à son siège de Bonn. Un porte-parole cité par le Berliner Zeitung a refusé de commenter le chiffre avancé par le journal mais a indiqué que « des efforts pour augmenter l’efficacité » du groupe allaient effectivement concerner le siège.
Le groupe emploie environ 250 000 personnes dans le monde, dont 180 000 en Allemagne. Il a annoncé récemment que 8 200 salariés allemands avaient accepté son offre de départ volontaire et que l’effectif net du groupe avait baissé de 6 200 personnes. Que de chiffres pour somme toute des ressources dites humaines. Pendant ce temps-là, France telecom tente « discrètement » de supprimer 22 000 postes, avec parfois « les moyens du bord » …
Malgré un deuxième trimestre peu réjouissant, Deutsche telekom a néanmoins maintenu récemment ses prévisions sur l’exercice en cours Le bénéfice net trimestriel a chuté de 40,3% à 608 millions d’euros tandis que le chiffre d’affaires en Allemagne a reculé de 5,7% sur l’ensemble du premier semestre à 15,4 milliards.
L’opérateur allemand entend réduire ses coûts de 4,7 milliards d’euros à l’horizon 2010, avec deux milliards d’économies prévues pour cette seule année.
Sources : Challenges, La Tribune, Reuters, Le Monde
A lire également :
. Deutsche Telekom dément tout nouveau plan social massif
Au début ce fut les emplois peu « qualifiés », suivi des emplois « qualifiés » qu’on « externalisa ». Après ce fut la politique intérieur qui fut externalisée à Bruxelles et enfin on externalisa à Washington la politique étrangère.
Finalement seuls les français restèrent en France, dénués de structures politiques et économiques oligarchiques.
Avaient-ils perdu au change ?
Bon, ce n’est que 2,5% des effectifs qui ont baissé en un an, ce n’est rien d’extraordinaire, surtout que les départs naturels représentent probablement une part importante de ces 2,5%
Le reste -30 000 c’est du bla bla à destination des investisseurs, qui de toute façon préfèrent lire milles commentaires sur leurs sites boursiers plutôt que prendre leur calculette ou leur tableur et de commencer à réfléchir de façon sérieuse à la réalité des annonces.
Sic munda transit.
En phase de difficulté, une entreprise tente de s’en sortir, et l’externalisation et le licenciement apparaissent comme une solution inévitable. Cette externalisation doit cependant être le fruit d’une décision bien fondée sur une analyse approfondie. Espérons que c’est le cas Deutsche Telekom.