Bolivie/Chili/Pérou : bataille pour un accès maritime

Punto_concordiaperu_chili Le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a déclaré la semaine dernière que son pays se trouvait proche d’une solution pour récupérer une sortie vers la mer, perdue à la suite de la guerre du Pacifique contre le Chili en 1879.

« La Bolivie se trouve plus proche que jamais d’atteindre son aspiration de retour aux côtes de l’Océan Pacifique », a indiqué le chef de la diplomatie bolivienne dans une conférence de presse.

Parallèlement, lundi, le gouvernement chilien a rappelé en consultations son ambassadeur au Pérou à la suite de la publication à Lima d’une carte incluant une partie du domaine maritime revendiquée par le Chili.

La bataille pour l’accès maritime est lancée …

Le président de la Bolivie, Evo Morales a estimé la semaine dernière que son pays aurait « rapidement (…) une sortie à la mer ». Les négociations sur ce dossier épineux demeurent si secrètes que le consul bolivien au Chili Roberto Finot a été révoqué au début du mois pour avoir dit, sans doute trop tôt, que les négociations lui laissaient penser que la Bolivie était « près de la mer ».

Les relations de la Bolivie et du Chili se déroulent au niveau consulaire depuis 1978. La Bolivie et le Chili discutent d’un agenda en 13 points pouvant déboucher sur un accord global.

A son arrivée au pouvoir, le président socialiste Evo Morales s’était fixé comme priorité le rétablissement des relations diplomatiques avec le Chili, un objectif « très difficile », avait-il jugé en décembre 2006. Important producteur de gaz la Bolivie avait misé ces dernières années sur les énormes besoins en énergie du Chili pour échanger d’une manière ou d’une autre « le gaz contre la mer » et récupérer un accès à l’Océan, perdu en 1879 lors de la guerre du Pacifique opposant la Bolivie et le Pérou au Chili.

La Paz et Santiago n’ont plus de relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs depuis 1978 après l’échec de négociations sur l’obtention d’un couloir bolivien à la mer situé à la frontière du Pérou et du Chili.

Evo Morales a fait une brève visite la semaine dernière au Pérou, pays qui doit donner son aval à un éventuel traité entre le Chili et la Bolivie dans le cas où cet accord concernerait les anciens territoires perdus par le Pérou. Mais à la suite de la publication à Lima d’une carte de l’Etat péruvien incluant une partie du domaine maritime revendiquée par le Chili, le Pérou envisage de porter le différent maritime devant la Cour internationale de La Haye.

Mollendo_peru La publication de la Carta del Límite Exterior -Sector Sur- del dominio marítimo del Perú dans le journal officiel El Peruano établit en effet de nouvelles zones frontalières maritimes avec le Chili.

Sur cette carte, une limite de 200 milles maritimes a été projetée à partir de la pointe de la Concordia, (nom prédestinée ?) de forme équidistante à la côte et non parallèle, ce qui se représente une différence de surface d’approximativement 35 000 km² sur l’Océan Pacifique.

Un communiqué du ministère chilien des Relations Extérieures indique que l’ambassadeur Cristian Barros « a été rappelé pour consultations à partir de maintenant ». Le vice-ministre chilien des Affaires étrangères, Alberto Van Klaveren, a expliqué que « la raison était du côté du Chili » s’agissant d’un territoire maritime ayant toujours appartenu au Chili et que « n’importe quelle publication d’une carte de la part du Pérou n’a aucun effet pour nous ».

La position du Pérou « va certainement rendre plus difficile une relation bilatérale fluide », a dit Ricardo Lagos Weber, le porte- parole du gouvernement chilien, ajoutant que « le Chili va  continuer à exercer pleinement ses droits et ses pouvoirs sur ce  territoire chilien. » 

Le ministre chilien des Affaires étrangères Alejandro Foxley a lu dimanche une lettre aux médias pour souligner que cette carte  » renie les traités actuels de la frontière chilienne », ajoutant que l’invasion de l’espace chilien affirmée par la publication de la  carte était inutile et ne peut être acceptée par le Chili.   

Alejandro Foxley a ainsi indiqué que « les projections sur les espaces maritimes chiliens que prétend établir la carte publiée par le Pérou vont à l’encontre de toutes les lois internationales et ne sont pas acceptables pour le Chili », et ajoute que « le Gouvernement récuse cette publication qui contredit ouvertement les efforts produits pour progresser dans tous les aspects dans la réaction bilatérale avec le Pérou », et conclut en disant que le Chili continuera à exercer sa souveraineté sur cette zone.

En signe de protestation le président de la chambre des députés chiliens, Patricio Walker, a suspendu un voyage prévu à Lima pour les 21 et 22 août ainsi qu’une réunion avec le président péruvien Alan Garcia.

De son côté le ministre péruvien des Affaires étrangères, José Antonio Garcia Belaunde, a déclaré lundi à Bogota que la publication de cette carte était un pas de plus avant d’envoyer prochainement la requête péruvienne à la Cour Internationale.

La frontière actuelle entre ces deux pays a été fixée par la  Déclaration de Santiago (1952) et la Convention régionale sur la  Frontière spéciale (1954). Mais le Pérou affirme que c’est une  clause caduque et que ces accords, qui n’ont aucun caractère de traités, ne concernent que la pêche.

Mais ce litige frontalier concernant 35.000 Km2 contestés par le Pérou s’est compliqué récemment avec les discussions qui se déroulent entre la Bolivie et le Chili sur un éventuel accès à la mer. Ce projet de couloir de dix kilomètres de large le long de l’actuelle frontière entre le Pérou et le Chili déboucherait sur la mer exactement à l’endroit des 35.000 km2 litigieux, explique-t-on dans les milieux diplomatiques à Lima.

Sources : AFP, Xinhua, Wikinews

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    Among the 10 sedimentary basins along the coast of Peru, 1 at least four have been recognized on the upper and middle continental slope ( Fig. 1 [145,459 bytes] , Fig. 2 [142,398bytes] Fig. 3 [143,109 bytes] ). All are strongly linear and essentially parallel to the coastline and to the axis of the Peru-Chile Trench. They cover a total area of 15 million acres or more-without including the Talara and Mollendo-Moquegua basins, 2 which extend from onshore across the shelf and slope.

  2. Séisme de magnitude 4,7 dans le centre du Chili
    AFP 17.08.07 | 00h22
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