Jolie image n’est ce pas ? mais il y manque, odeurs, impressions, celle qu’on n’acquiére qu’en allant sur place. Le marché immobilier n’échappe pas à la rêgle. Les micros marchés sont légions et indiquent bien souvent les évolutions à long terme, bien plus souvent que les grands marchés atypiques comme régions parisiennes, lyonnaises ou autres. En gros, le « bruit de fond » est tellement fort, qu’on arrive pas à appréhender une évolution. Les villages, souvent permettent de mieux les saisir.
Prenons, village X pour ne pas le nommer, périphérie d’une petite ville. Et regardons son évolution depuis 1960.
D’abord, on passe du stade agricole, au stade de développement. De 300/400 habitants, dont une partie travaillera dans le bâtiment, le village, malgré des routes difficiles se développent rapidement dans les années 1960. Ici, à l’époque, ségrégation sociale déjà : tout le monde a une voiture, et les moyens de l’avoir. Le parc automobiles des années 1960 n’est pas celui d’aujourd’hui. Tout le monde arrive en même temps. L’école se développe, tout le monde a le même âge, ou presque. Stabilité dans le développement durant les années 1970. 1000 habitants en 1980.
Puis, amélioration (enfin de la route), certains espérent un développement encore plus rapide. Il ne viendra pas. Stagnation de la population, perte des jeunes, réduction des effectifs de l’école, vieillissement. Les couples avec enfants ne sont plus. Ils restent, mais les jeunes sont partis. Puis 1990 à Aujourd’hui, les hommes commencent à mourir. Ils vivent moins tard que les femmes. L’entretien, se fait moins bien, le bâtiment vieilli (à 2% l’an, 50 ans, c’est totalement amorti). Puis les femmes seules veulent partir, ou vont en maisons de retraite. La population s’est maintenue, on a construit un peu. Mais on est arrivé à une situation démographique, de revenu, social qui tue totalement le marché local.
– Tout est à vendre en même temps. Sur 300 logements, 30 ou 40, c’est TRES lourd.
– la réputation souffre : « là bas ? tout à vendre ! », les journaux gratuits, ou le nom du village revient sans cesse dans les rubriques immobilières,
– les jardins non entretenus, les peintures défraichies, les boiseries à changer, les chauffages obsolétes,…
– alors, il y a quelques visites, les héritiers, les enfants des années 60 essaient de vendre.
– Mais ils ne comprennent pas que pour vendre, dans un tel contexte, il faut remettre pas loin de 200 000 francs au pot, enfin pour BIEN vendre. Tout est à peu prés dans le même état, le neuf, plus prés de la ville pas plus cher… Mais les enfants, sont en Alsace, à Paris, en Bretagne ou ailleurs, ils ont 50 ans et ont fait leur vie…
– Pour revendre, la question chauffage est désormais cruciale, et c’est aujourd’hui en 2007, pas demain, quand il y a embarras du choix, pour paraphraser Audiard, les bénéfices se divisent et les réclusions s’additionnent, les défauts divisent les prix, mais les qualités, si elles s’additionnent, ne montent guère (pas du tout) les prix.
– A tel point qu’on ne vend plus une maison, mais les coûts y afférents : transports, chauffage, taxes…
– Pour vendre, il faut attaquer par les seuls points positifs : les grandes parcelles de cette époque permettent l’installation de puits provençaux (vous savez, ce truc qui était une curiosité archéologique, il y a dix ans, et dont tout le monde parle).