Côte d’Ivoire : audit sur l’opacité du pétrole

Ivory_coast_oil_mirrored_rigLa Côte d’Ivoire a commandé un audit de son secteur pétrolier pour mettre fin aux « rumeurs d’opacité » dans sa gestion, a déclaré mardi à Abidjan le ministre ivoirien de l’Economie, Charles Diby Koffi.

Des associations de la société civile ne cessent en effet de dénoncer le caractère trouble voire troublant du secteur.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale ont maintes fois incité le gouvernement ivoirien à agir dans ce sens.

« L’audit du secteur pétrolier est en train d’être mené » et permettra de répondre aux « rumeurs d’opacité » de la filière a déclaré M. Koffi lors d’une conférence de presse conjointe avec le directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI) , Abdoulaye Bio-Tchané, en visite à Abidjan. « Il nous permettra de nous situer et d’avoir le niveau réel de notre production. Ne soyons pas euphoriques, restons prudents », a-t-il prévenu.

« Le pétrole ne nous donne pas encore la manne financière qu’on croit avoir« , a encore indiqué le ministre, estimant à 115 milliards de FCFA (175 millions d’euros) la part des revenus pétroliers dans les recettes totales du pays. « Nous sommes à un niveau moyen de production de 40.000 à 50.000 barils/jour », a-t-il précisé, en soulignant que « les 80.000 barils/jours annoncés officiellement n’ont jamais été atteints ». « La quantité produite n’est pas automatiquement reversée à l’Etat », a-t-il, ajouté, évoquant un « contrat de partage » entre l’Etat et les opérateurs.

M. Bio-Tchané a de son côté précisé que le pétrole représentait 5% des recettes totales du pays. « La Côte d’Ivoire n’est pas encore le Nigeria (premier producteur d’Afrique) ou l’Angola », a-t-il souligné, avant de demander aux Ivoiriens d’être « plus exigeants dans la transparence de la gestion de l’ensemble du budget ».

A la mi-mai, à la suite d’une audience accordée par le chef de l’Etat ivoirien, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale se sont dit disposés à accompagner le processus de sortie de crise avec un appui financier. Faisant le point des discussions avec les autorités ivoiriennes, Arend Kouwenaar, chef de mission du FMI pour la Côte d’Ivoire à Washington s’est réjoui alors de l’obtention d’un accord sur l’utilisation des ressources de l’Etat. « Nous avons travaillé durement avec les services de l’Etat pour voir s’il est possible d’avoir un programme poste-conflit avec la Côte d’Ivoire. Un accord de principe a été obtenu sur le cadrage budgétaire, sur comment utiliser les ressources de l’Etat ». « Cet accord », a-t-il néanmoins ajouté, « repose sur la rigueur et la transparence dans la gestion des ressources, notamment celles provenant des secteurs du pétrole et du binôme café-cacao. » « Notre souci est que les ressources soient utilisées selon les objectifs budgétaires et que l’argent arrive à ce à quoi il est destiné », a précisé M. Kouwenaar.

Le 26 avril dernier, plusieurs associations de la société civile ivoirienne avaient dénoncé un « manque de transparence » dans la gestion des revenus pétroliers du pays et demandé la publication de chiffres précis.

La Banque mondiale avait elle aussi annoncé en janvier le lancement d’un audit sur les secteurs du cacao et du pétrole ivoiriens, dont la gestion et le partage des revenus sont réputés opaques, « pour aider le gouvernement à savoir ce qui se passe dans ces filières ».

Selon la Banque Mondiale, le secteur pétrolier n’a pas effectué convenablement le suivi quotidien de ses charges et l »identification des gisements de productivité encore inexploités. L’organisme recommande à cet effet qu’une revue de la gestion du patrimoine et du bassin sédimentaire Ivoirien dans son ensemble soit effectuée rapidement. Ceci devrait permettre au secteur de récupérer toute la rente qui lui revient et mieux connaître et maîtriser ses coûts en vue d’une plus grande productivité. Cet effort inclura également une remise à niveau des anciens gisements, ce qui devrait permettre de retarder leur déclin de production avec les technologies nouvellement disponibles et de maintenir ce plateau de production pendant une période plus longue.

Cet audit pourrait permettre enfin de revoir les conditions des contrats de partage de production en vue d’en optimiser les recettes mais également de mieux promouvoir le bassin sédimentaire ivoirien, qui n’a pas encore révélé tout son potentiel, surtout en eaux profondes.

A cet effet, l’adhésion aux normes de l’Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (EITI) apporterait plus de clarté dans la gestion du secteur. La mission recommande d’y adhérer rapidement : la Côte d

(3 commentaires)

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