Brésil : Cosan va investir dans sucre et éthanol

Cosan La canne à sucre et l’éthanol ont décidement le vent en poupe au Brésil. Si Louis Dreyfus va y doubler ses capacités de traitement et devenir le numéro deux du secteur, le groupe Cosan, numéro un brésilien de l’éthanol et du sucre a annoncé jeudi qu’il allait investir 1,7 milliard de dollars sur quatre ans, hors acquisitions, pour construire de nouvelles usines, accroître ses capacités de traitement de canne à sucre ou développer la cogénération d’électricité.

« Le développement de Cosan ne dépend pas uniquement des acquisitions », a souligné lors d’une conférence de presse le directeur financier du groupe Paulo Diniz, alors que Cosan a récemment échoué dans sa tentative de rachat de son concurrent Vale do Rosario.

En raison de l’engouement pour l’éthanol, les acquisitions récentes ont été réalisées à des « prix absurdes », a estimé le responsable de Cosan dont le français Tereos détient 6% du capital.

Entre le prix moyen payé par Cosan pour ses acquisitions entre avril 2005 et avril 2006 et celui déboursé depuis le mois de janvier par d’autres groupes comme le français Louis Dreyfus, la hausse atteint près de 150%. Les derniers acquéreurs ont payé en moyenne 99,5 dollars par tonne de capacité de broyage de la canne, a relevé Paulo Diniz.

La filiale brésilienne, Louis Dreyfus Commodities Bioenergia, vient en effet de racheter quatre usines de transformation de la canne à sucre et une unité en construction. Le montant de la transaction n’a pas été révélé mais est estimé par les spécialistes du secteur autour de 476 millions de dollars.

Ces usines vont permettre à LDC de doubler dès la récolte en cours sa capacité de broyage. « Cette année nous allons traiter 11,8 millions de tonnes de canne à sucre. En 2009, nous devrions broyer 18,5 millions de tonnes dans huit unités industrielles », indique Bruno Melcher, directeur général de LD Commodities.

« Les acquisitions feront toujours partie de la stratégie de croissance de Cosan, à un prix raisonnable bien sûr », a poursuivi quant à lui Paulo Diniz, sans chiffrer les montants que le groupe entend consacrer au rachat de concurrents.

Le groupe va notamment consacrer 650 millions de dollars au développement de trois nouvelles unités dans l’Etat du Goias, s’implantant ainsi pour la première fois en dehors de l’Etat de Sao Paulo. En 2012 ces trois usines pourront traiter au total 9,9 millions de tonnes de canne à sucre par an.

Il prévoit par ailleurs d’accroître de 10,6 millions de tonnes sa capacité de broyage de canne à sucre Dans les usines existantes, pour la porter à 50,6 millions en 2012.

Cosan étudie d’autres implantations dans les Etats du sud-est, du centre et du nord-est du Brésil, sur des terres en jachère, a précisé le responsable qui a démenti toute intention d’empiéter sur l’Amazonie ou sur l’agriculture de subsistance.

Il va aussi investir 448 millions de dollars dans la cogénération à partir de bagasse qui permettra au groupe d’être non seulement autosuffisant mais de vendre les trois-quarts de sa production d’électricité.

Un investissement de 88 millions de dollars sera également consacré à la mécanisation à 80% de la récolte de canne à sucre, aujourd’hui réalisée manuellement à plus de 70%, d’ici cinq ans.

Tous ces projets, ajoutés aux acquisitions, devraient permettre au groupe Cosan de rester parmi les cinq principaux acteurs du sucre et de l’éthanol au Brésil, un secteur promis à un fort mouvement de concentration dans les prochaines années.

M. Diniz a rappelé combien ce secteur est éclaté. Le numéro un Cosan détient un peu moins de 9% de parts de marché et le deuxième producteur Louis Dreyfus 2,5%. Açucar Guarani, contrôlé par le français Tereos, figure au 7e rang avec 2% du marché.

Selon M. Diniz, la production de canne à sucre au Brésil devrait atteindre 670 millions de tonnes en 2013, dont 80% -soit 536 millions de tonnes- seront accaparés par cinq grands groupes, au lieu de 75 millions actuellement.

Il a estimé que ces cinq grands acteurs devraient consacrer 30 milliards de dollars aux acquisitions et à la construction de nouvelles usines pour atteindre cette position.

Sources : AFP, Reuters

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(9 commentaires)

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