Airbus : retraite dorée pour Forgeard ?

Alors que la polémique sur le parachute doré de l’ancien PDG d’Airbus, Noël Forgeard, anime déjà les débats présidentiels, salariés et syndicaux, c’est désormais le montant de sa retraite qui jette une nouveau trouble susceptible de faire déborder certains vases…

Son entourage se voit désormais contraint à plaider sa défense, le vol en parachutes ayant visiblement atteint les cordes vocales de ce monsieur …

L’hebdomadaire Marianne affirme en effet que l’ex-président exécutif d’EADS touchera une retraite-chapeau de 100.000 euros par mois en plus de ses 8,5 millions d’euros indemnités de départ. Joli pactole tout de même alors que l’entreprise est la proie de difficultés financières.

« Nous démentons formellement et catégoriquement le montant de retraite calculé par Marianne » et publié sur son site internet, a ainsi indiqué à l’AFP un membre de l’entourage de M. Forgeard.

« Noël Forgeard touchera une retraite complémentaire conforme aux règles contractuelles du groupe et applicables à l’ensemble des cadres supérieurs, au titre de ses huit années passées chez Airbus puis chez EADS, mais qui n’a rien à voir avec les montants exorbitants avancés » par l’hebdomadaire, a-t-il souligné, sans toutefois préciser le montant de cette retraite.

Selon les informations de Marianne, « malgré une seule et toute petite année passée dans le conseil d’administration d’EADS, Forgeard bénéficiera quand même de la retraite-chapeau des administrateurs de cette entreprise, en l’occurrence l’équivalent de 50% de son salaire de 2,33 millions d’euros. Soit 100.000 euros par mois »… ce qui devrait lui permettre d’acheter quelques patates et de se loger autrement que dans un studio…car il s’agit bien d’une rémunération mensuelle.

Selon le journal, EADS pose normalement « le principe de cinq années minimum pour pouvoir bénéficier de la retraite-chapeau ». Point important qui reste à élucider.

M. Forgeard a été patron d’Airbus de 1998 à 2005 avant de devenir co-président exécutif de la maison mère EADS, jusqu’à son éviction en juillet 2006. Lors de son départ, M. Forgeard a touché 6,1 millions d’euros d’indemnités, auxquels s’ajoute une prime de non-concurrence de 2,4 millions d’euros, selon un document destiné aux actionnaires et rendu public mardi.

Mais les griefs contre l’ex-président d’Airbus ne s’arrêtent pas là. Noel Forgeard est notamment mis en cause -avec le directeur stratégique du groupe, Jean-Paul Gut, le patron de la division Espace, François Auque et Fabrice Brégier, ex-président d’Eurocopter, désormais directeur général délégué d’Airbus- dans une affaire de « délits d’initiés, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société« . Cette affaire fait l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et d’une instruction du parquet de Paris.
La vente d’actions Airbus à laquelle il avait procédé, quelques semaines avant l’annonce des retards de l’avion géant, et alors qu’il supervisait le développement de l’A380, semble pour le moins suspecte. Si Noel Forgeard en a retiré une plus-value de 2,5 millions d’euros, il a cependant toujours clamé sa bonne foi, en niant avoir été au courant, au moment des faits, des difficultés rencontrées pour l’industrialisation de l’appareil. Ce qui laisse dire à certains que Noël Forgeard était soit incompétent à ce niveau des responsabilités pour méconnaître un problème de telle importance , soit malhonnête ….

A en croire les informations rendues publiques par EADS, l’ancien dirigeant détiendrait encore 297.000 stock-options exerçables en principe jusqu’à 2013, 2014 et 2015. L’hebdomadaire Marianne paru samedi croyait savoir qu’il en garderait le bénéfice, malgré son départ de l’entreprise.

Sources : AFP, Marianne, Nouvel Obs

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