Le rebond des bourses mondiales profite aux métaux

Le nickel a de nouveau battu un record historique jeudi, en franchissant la barre des 46.000 dollars la tonne, tandis que le cuivre et l’étain ont profité du rebond des marchés boursiers pour se hisser à de nouveaux plus hauts.

Pour rappel, le nickel avait d’ores et déjà battu un nouveau record lundi, à Londres. Les analystes y voyaient alors l’effet de fondamentaux identiques depuis deux moins : une remontée des stocks à un niveau insuffisant pour pouvoir permettre de calmer la nervosité des investisseurs.

Sur le London Metal Exchange (LME), le nickel a progressé à 46.300 dollars jeudi dans la matinée, une première depuis le début de sa cotation en 1979. Les cours ont été soutenus par la faiblesse des stocks, qui ont baissé de 222 tonnes jeudi, volume très important si l’on considère leur niveau actuel, d’environ 3.500 tonnes.

Le nickel, dont les stocks sur le LME ont fondu de 90% en un an et représentent actuellement à peine un jour de consommation mondiale, a vu son prix tripler sur la même période. Il a inscrit record sur record depuis le début de l’année, et a bondi de 9,1% depuis lundi, gagnant presque 1.000 dollars par jour.

Cependant, les analystes considèrent que même si le marché est très ferme, les prix se sont cependant emballés. Certains estiment ainsi que dès que le marché aura repris ses esprits, les prix chuteront probablement de manière importante. Toutefois, en l’absence de reconstitution régulière des stocks, les prix pourraient demeurer élevés, alors que la demande demeure importante sur les métaux industriels.

Le cuivre évoluait quant à lui à son plus haut niveau depuis le 21 décembre, à 6.489 dollars la tonne sur le LME. Le rebond des marchés boursiers, mercredi soir puis jeudi, a ramené les fondamentaux de l’offre et de la demande sur le devant de la scène, en particulier le retour en force de la Chine à l’achat. Les importations chinoises de cuivre, qui ont déjà beaucoup augmenté au cours des derniers mois, ont atteint un record en février, à 321.743 tonnes, soit un bond de 112,9% sur un an, selon le bureau national des statistiques chinois jeudi. De plus, la production minière chinoise n’a pas été à la hauteur du raffinage en janvier et février, ce qui laisse présager un recours massif de la Chine aux importations.

L’étain se rapprochait quant à lui de son plus haut de 13.975 dollars, atteint à son retour sur le LME il y a 18 ans. Il valait 13.790 dollars la tonne à la mi-journée, après un pic à 13.925 dollars. Les incertitudes quant à l’offre en provenance d’Indonésie, deuxième producteur mondial, et des perspectives de croissance de la demande continuaient de doper les cours. L’entrée en vigueur, le 1er juillet dernier, de l’interdiction d’utiliser des substances dangereuses pour la santé, comme le plomb, dans le matériel électrique et électronique, au niveau de l’Union européenne devrait doper la demande d’étain .

Suivant la même tendance, les autres métaux sont repartis à la hausse, le plomb se rapprochant de son record de 1.955 dollars à 1.935 dollars, l’aluminium progressant à 2.778 dollars et le zinc franchissant à nouveau le seuil des 3.300 dollars.

Source : AFP

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