Michelin : une affaire qui roule !

MichelinpneuambiancechiffresFeu Edouard Michelin pourrait en être fier : l »action Michelin a touché de nouveaux records historiques jeudi, les investisseurs se montrant confiants envers les perspectives d’amélioration de la croissance et des marges du fabricant de pneumatiques en 2007, et ce, même si les résultats 2006 se sont montrés quelque peu décevants.

Chapeau tout de même pour une entreprise qui a du faire face au coup dur majeur que représente le décès accidentel de son dirigeant.

I – L’action Michelin en haut du podium

Le titre Michelin a touché de nouveaux records historiques jeudi, les investisseurs se montrant confiants envers les perspectives d’amélioration de la croissance et des marges du fabricant pour 2007, compensant ainsi des résultats 2006 en dessous du niveau que l’on pouvait attendre.

L’action Michelin a même terminé sur un record historique de clôture, en hausse de +6,74% à 80 euros, après avoir grimpé dans la matinée jusqu’à 80,30 euros, son meilleur niveau jamais atteint en séance. Enfin, sans tenir compte de l’inflation et du niveau des prix, en étant puriste, et comparant ainsi ce qui est comparable. Le cours avait déjà progressé mercredi, dans l’espoir de résultats meilleurs que prévu.

Les analystes estiment que le plus dur semble passé pour Michelin, 2007 s’annonçant sous un meilleur profil, et ce, d’autant plus que le groupe de pneumatiques anticipe des marchés bien orientés et table sur des coûts externes plus favorables. Michelin a en effet annoncé des chiffres de marge bénéficiaire pour le moins satisfaisants, en particulier sur le coût des matières premières, moins élevé que prévu en ce qui concerne les achats de caoutchouc. Le groupe considère que « après une inflation sans précédent en 2006, le prix des matières premières devrait se stabiliser à un niveau élevé en 2007, avec un impact limité sur le compte de résultat du groupe ».

II – Bénéfice net 2006 en baisse

Michelin a annoncé jeudi une baisse de 35,7% de son bénéfice net part du groupe en 2006 à 572 millions d’euros contre 889 millions d’euros en 2005, intégrant des charges de restructuration.

Le bénéfice opérationnel a reculé de 29% à 1,118 milliards d’euros contre 1,574 milliard d’euros un an plus tôt, sur un chiffre d’affaires en hausse de de 5,1% à 16,384 milliards d’euros, comparé à 15,590 milliards d’euros en 2005. Le bénéfice opérationnel avant éléments non récurrents est en baisse de 2,2% à 1,338 mds.

La marge opérationnelle a atteint 6,8% du chiffre d’affaires en 2006. Avant éléments non récurrents, cette marge s’est élevée à 8,2% (-0,6 point). Le résultat net et le chiffre d’affaires sont inférieurs à la moyenne de prévisions des analystes, qui tablaient sur un bénéfice de 670 millions et un chiffre d’affaires de 16,5 mds.

Pour 2007, Michelin estime que « les ventes nettes et la marge opérationnelle devraient être en progression sensible par rapport à 2006, en ligne avec les objectifs 2010 du groupe ».

III – Rollier veut accélérer l’amélioration de la compétitivité en 2007

Michel Rollier, gérant de Michelin, a affirmé jeudi que 2007 serait « une année d’accélération de mise en oeuvre » des programmes qui ont pour but d’améliorer la compétitivité du groupe, estimant même que Michelin aurait déjà des résultats au cours de l’année 2007.

« Mon objectif est clair, il s’agit de résorber dans les quatre ans qui viennent nos handicaps de compétitivité vis à vis d’un certain nombre de nos concurrents, notamment la concurrence nouvelle, tout en gardant précieusement les atouts considérables de Michelin », a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats annuels du groupe. Pour M. Rollier, cela permettra à Michelin « à la fois de tenir (ses) positions à l’Ouest et de progresser, de gagner des parts de marché en Asie, en Europe de l’Est et en Amérique du sud ». « 2007 doit être pour nous une année de croissance des ventes et une année de progression sensible de notre marge opérationnelle », a-t-il ajouté.

S’agissant de 2006, Michel Rollier l’a qualifiée d' »année positive », même si la croissance des ventes en volume de 0,7% en 2006 est « en-dessous de ce que nous attendions ».

M. Rollier a assuré que l’activité restera majoritairement à l’Ouest avec « plus de la moitié de la base de production à l’ouest en 2010 ». Il a rappelé que le groupe attendait 20.000 départs à la retraite entre 2006 et 2010 en Europe et en Amérique du Nord, et que « moins de la moitié de l’ensemble » sera remplacé.

Michelin vise en 2010 une marge opérationnelle d’au moins 10% et une croissance en volume supérieure à 3,5% sur un rythme annuel, selon le document de présentation des résultats du groupe.

M. Sénard a détaillé le programme de réduction des coûts avec un objectif de gain d’ici 2010 de 500 à 550 millions d’euros sur le coût d’achat des matières premières, de 700 à 800 millions d’euros sur les coûts industriels et de 300 à 350 millions d’euros d’économies sur les frais généraux, la logistique et la recherche et développement.

IV – Rollier propose d’élargir la direction à deux nouveaux membres

Michel Rollier, gérant associé commandité de Michelin, va proposer à la prochaine assemblée générale le 11 mai un élargissement de la structure dirigeante du groupe, avec la nomination de deux gérants non commandités.

Didier Miraton, directeur de la recherche et de la performance industrielle, et Jean-Dominique Senard, directeur financier, actuellement membres du conseil exécutif du groupe, seront proposés. La réorganisation passe par une modification des statuts. Les gérants non commandités auraient un mandat de cinq ans renouvelable.

Michelin dispose d’un statut de société en commandite par actions (SCA). Depuis 1951, c’est la holding du groupe, la SCA Compagnie générale des établissements Michelin, qui est cotée en Bourse.

M. Rollier, qui dirige Michelin depuis le décès accidentel d’Edouard Michelin en mai dernier, « souhaite que la composition de la direction puisse être élargie (…) pour mieux assurer la collégialité de la gérance et sa pérennité ». Les nouveaux gérants non commandités constitueraient avec le gérant associé commandité la gérance de la société. Mais à la différence du gérant associé commandité, ils ne seraient pas responsables sur leurs biens propres des dettes de la compagnie. La « primauté de direction » reviendrait au gérant associé commandité, Michel Rollier, a précisé Michelin.

« Je reste le seul gérant associé commandité et donc le seul patron du groupe. Par contre, je souhaite avoir une équipe de direction auprès de moi rapprochée, resserrée et de confiance », a expliqué M. Rollier, en présentant le projet.

M. Rollier a souligné que les deux responsables proposés avaient été choisis « pour leur compétence » et « la confiance que j’ai dans leur capacité à former autour de moi une équipe soudée, mobilisée sur les priorités de l’entreprise et animée par une même conviction sur les valeurs de l’entreprise ».

Il a souligné que M. Miraton est le responsable de la recherche, du développement et de l’industrie, dans un secteur -« l’innovation »- jugé « crucial » pour Michelin. M. Senard apportera de son côté « son expérience de direction dans d’autres grands groupes internationaux et sa maîtrise de la direction financière du groupe », a-t-il ajouté.

Sources : AFP

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