Les métaux de base, les prix de l’étain, du plomb et du nickel ont battu de nouveaux records cette semaine, compte tenu notamment de la situation en Indonésie et en Bolivie.
Le faible niveau des stocks à Londres ainsi que des perturbations de la production sont également à l’origine du phénomène.
L »aluminium est demeuré le seul métal dont le cours est resté stable.
La plus forte progression (7,6%) est revenue au plomb, qui a franchi le seuil des 1.900 dollars pour la première fois depuis le début de sa cotation sur le London Metal Exchange (LME) en 1953, grimpant jusqu’à 1.942 dollars vendredi.
L’usine du groupe minier suisse Xstrata à Northfleet au Royaume-Uni a dû stopper ses livraisons, le site ne recevant plus assez de minerai de la mine du Mont Isa en Australie. Cette situation a continué de soutenir les cours, qui profitent également de la faiblesse des stocks sur le LME. Ceux-ci ont fondu de plus de 70% depuis leurs pics de la mi-juin, à 32.000 tonnes vendredi, au plus bas depuis juin 2005. Selon un rapport de l’International Lead Zinc Study Group (ILZSG), le marché du plomb afficherait ainsi un déficit d’offre de 10.000 tonnes en 2006.
Le cours de l’étain a suivi une progression digne du plus grand intérêt, à 13.975 dollars la tonne jeudi, dopé par des prises de bénéfices, situation jamais atteinte depuis son retour sur le LME en 1989. Vendredi, les stocks s’avéraient être au plus bas, baissant jusqu’au niveau de 10.080 tonnes, volume qui n’avait pas été observé depuis le 11 novembre 2005, et en baisse de 23% depuis le début de l’année. « 77% des stocks se trouvent a Singapour, 18% en Malaisie et en ajoutant la Corée du Sud, cela fait 98% des stocks actuellement en Asie. Il ne reste donc presque plus rien en Europe », selon une source proche du LME.
La réduction de l’approvisionnement en provenance d’Indonésie, deuxième producteur mondial, font également progresser les cours. Pour rappel, la production indonésienne est fortement perturbée depuis que le gouvernement a lancé, en octobre, une opération coup de poing contre les haut- fourneaux exploitant un minerai illégal. Jakarta exige que seules les entreprises dûment enregistrées soient autorisées à exporter après le 23 février. Or, mercredi, aucune « accréditation d’exportateur de lingots d’étain » n’avait encore été émise, selon un responsable de PT Tambang Timah, le premier producteur du pays. Toutefois, l’annonce faite jeudi par le gouvernement indonésien qu’il autorisera la ré-ouverture de plus de hauts-fourneaux que prévu a quelque peu apaisé les craintes du marché.
Les investisseurs surveillaient également la situation en Bolivie, où l’armée a pris, début février, le contrôle de la fonderie de Vinto qui produit 12.000 tonnes d’étain par an, détenue jusqu’alors par la compagnie suisse Glencore.
Les courtiers s’attendent ainsi à ce que le métal atteigne les 15.000 dollars la tonne d’ici trois mois.
Le nickel a quant à lui atteint le niveau record de 40.400 dollars mercredi, au plus haut depuis le début de sa cotation en 1979 sur le LME. Le métal a vu son prix progresser de plus de 160% en un an. Le marché s’inquiète du niveau des stocks du LME, qui ont fondu de 90% depuis février 2006 et couvrent à peine un jour de consommation mondiale, soit moins de 4.000 tonnes, à 3.492 tonnes vendredi. Le marché est d’autant plus tendu que les « cancelled warrants » (volume des stocks déjà acquis par des clients, et de ce fait indisponibles) représentent 53% de la totalité des stocks sur le LME, laissant seulement 2.100 tonnes disponibles sur le marché.
Le cuivre a refranchi les 6.000 dollars la tonne pour la première fois cette année, alors que le marché escompte de nouveaux achats de la Chine après les fêtes du Nouvel An. « Tout le monde est à court de cuivre, les pays comme les fonds », font observer les analystes.
La tonne de zinc a atteint 3.650,50 dollars vendredi, au plus haut depuis fin janvier. Selon l’ILZSG, le marché a accusé un déficit de 332.000 tonnes en 2006. Certains experts estiment que si le zinc et le cuivre ont le plus gros potentiel de hausse, ils ont néanmoins besoin de fondamentaux plus fermes, ce qui ne semble pas encore être le cas à en juger par la reconstitution actuelle des stocks. Sur le LME, le prix officiel du cuivre pour livraison dans trois mois était de 6.231,50 dollars la tonne vendredi, contre 5.820 dollars la semaine dernière.
Sources : AFP
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