Le cours du pétrole a atteint vendredi un niveau encore jamais atteint depuis le début de l’année.
La semaine aura été particulièrement marquée par des incidents sur les infrastructures américaines, un net recul des stocks américains de pétrole et un regain de tensions avec l’Iran.
Les cours ont gagné 3,27% à Londres et 2,95% à New York depuis vendredi dernier, le New York Mercantile Exchange étant demeuré fermé lundi pour cause de jour férié.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « light sweet crude » pour livraison en avril a pris 19 cents à 61,14 dollars, après s’être hissé en séance à 61,80 dollars, son plus haut de l’année. Sur l’IntercontinentalExchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a gagné 26 cents à 60,88 dollars sur l’échéance d’avril, après un pic à 61,68 dollars.
Un important recul des stocks de produits distillés, une série de problèmes dans des raffineries et la crainte que les tensions avec l’Iran s’aggravent ont concouru à une montée des cours au-delà de 61 dollars.
L’ensemble des stocks commerciaux de pétrole ont reculé de 11,1 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis, selon le rapport du département américain de l’Energie (DoE). Les réserves de produits distillés (diesel et fioul de chauffage) ont notamment baissé, selon un volume presque deux fois plus important que prévu tandis que celles d’essence ont diminué six fois plus que ce qu’escomptaient les analystes. Seules les réserves de brut ont progressé. Le DoE a en outre fait état d’une importante hausse de la demande. Les Américains ont ainsi consommé 21,6 millions de barils de produits pétroliers par jour en moyenne sur les quatre dernières semaines, soit 6,8% de plus que l’an dernier.
Malgré la chute des réserves, celles-ci restent au-dessus de leur niveau normal pour pratiquement toutes les catégories de produits, font cependant remarqué certains analystes. Cet état de fait, combiné à un ralentissement de la consommation au second trimestre, devraient diminuer la pression sur les cours de l’énergie dans les prochaines semaines, sauf évènement géopolitique majeur imprévu.
Une série d’incidents a par ailleurs perturbé les infrastructures pétrolières américaines. L’usine de Valero au Texas, d’une capacité de 170.000 barils par jour, est toujours fermée après un incendie le week-end dernier. L’oléoduc de la compagnie Teppco, qui transporte 240.000 barils de pétrole par jour vers le nord-est des Etats-Unis, est hors service jusqu’à samedi à cause d’une fuite.
Ces incidents mettent en doute la capacité du système énergétique à renflouer les réserves d’essence pour la période de forte demande de l’été, estiment d’ores et déjà les analystes.
Le dossier nucléaire iranien préoccupe de plus en plus le marché, qui redoute de voir Téhéran, quatrième producteur mondial de pétrole, l’utiliser comme arme de négociation. Vendredi, la Maison Blanche a réclamé une nouvelle résolution du Conseil de sécurité contre l’Iran, alors que le vice-président américain Dick Cheney a à nouveau refusé d’écarter l’option militaire.
Les six grandes puissances impliquées dans les discussions sur le dossier iranien devraient se réunir lundi à Londres, après le refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement d’uranium.
Les courtiers craignent qu’une escalade des tensions provoque des perturbations du trafic sur le détroit d’Ormuz, par où transite la majeure partie de l’or noir du Moyen Orient.
Source : AFP
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