Trente-sept personnes ont été blessées jeudi après une fuite d’un produit chimique dans une usine BASF à Billingham, dans le nord-est de l’Angleterre, a-t-on appris auprès des pompiers.
Ironie du sort, dès le lancement du débat en 2002-2003 sur la réglementation Reach récemment adoptée, l’industrie chimique européenne, sous l’influence de sa branche allemande qui abrite le numéro un mondial BASF, avait publié des études d’impact alarmistes sur le plan économique et avait pour le moins freiné le projet. Pour rappel, Reach dont l’acronyme anglais signifie enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques, devrait entrer en vigueur le 1er juin 2007.
« Treize employés ont été conduits à l’hôpital par mesure de précaution. Trois employés supplémentaires de BASF ont été hospitalisés et nécessitent de plus amples traitements », a indiqué dans un communiqué le numéro un mondial de la chimie, l’allemand BASF, auquel l’usine appartient.
Une vingtaine de personnes a été traitée sur place.
La fuite s’est produite à 9H30 (locales et GMT) et « l’incident est désormais terminé », a assuré le groupe, indiquant que la cause du sinistre n’avait pas été déterminée. Une enquête sera lancée « dès que possible », a ajouté le groupe.
Les blessés ont été victimes de brûlures et d’irritations cutanées causées par un produit chimique toxique, le HMD, ont précisé les services des pompiers, ajoutant que l’un des blessés a été hospitalisé pour des brûlures sérieuses.
Le hexamethylenediamine (HMD) sert à la fabrication de fibres de nylon et de produits plastiques, il est corrosif et peut être dangereux en grande concentration, a précisé BASF.
Une unité de décontamination a été dépêchée sur place.
En juin dernier, plusieurs explosions avec un début d’incendie s’étaient produites dans le complexe chimique à Billingham, faisant deux blessés légers. Les explosions ont provoqué des fuites d’hydrogène et d’azote et un début d’incendie qui a été rapidement maîtrisé. Deux employés de l’entreprise Terra Nitrogen, victimes de coupures et de contusions sans gravité à la suite de l’explosion, ont été soignés sur place. Selon un porte-parole de Terra Nitrogen, « à aucun moment la situation n’a comporté un danger pour le public ».
L’usine, située dans un centre pétrochimique important en Grande-Bretagne, avait été fermée et une enquête avait été lancée. Un habitant du quartier a raconté à la télévision BBC qu’il avait été « réveillé par deux explosions dont la seconde était absolument énorme ». « Il y avait une énorme boule de feu », a précisé ce témoin, ajoutant que « le bruit était absolument assourdissant ». Un autre témoin, qui habite à environ 30 km de l’usine, a indiqué qu’il avait entendu « un fort grondement qu’il avait d’abord pris pour un coup de tonnerre ou le passage d’un avion ». Puis le ciel près de Billingham est devenu brillant, « et beaucoup de personnes que je connais ont dit qu’elles avaient vu un éclair de lumière jaune », a-t-il dit.
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Seul ou quasiment seul article en français alors que cela fait la une en GB 🙁 ..