Boeing-787 retard éventuel:atterrissage forcé en bourse

787fuselagebig_airplanes_smSi les déboires d’Airbus ont pu faire la une de la presse pendant des mois, ironie du sort, c’est désormais le constructeur américain Boeing qui est cette fois-ci confronté au même type de problème.

En effet, le titre Boeing a cédé du terrain lundi à la Bourse de New York, affecté par une recommandation défavorable de la banque Wachovia, qui estime d’une part que le cycle aéronautique a atteint son pic et qui craint d’autre part 3 à 6 mois de retard pour le 787.

En tout état de cause, cela signifie que le secteur aéronautique est extrêmement complexe et sujet à d’importantes turbulences. A noter que cette nouvelle survient alors qu’Airbus vient d’annoncer avoir résolu désormais ses problèmes de câblage, l’une des causes majeures des retards de production de l’A380.

Le titre Boeing a terminé la séance en recul de 3,42% à 85,60 dollars, la banque Wachovia ayant abaissé lundi sa recommandation sur l’action Boeing à « performance du marché » contre « surperformance » auparavant. L’objectif de cours est fixé entre 87 et 92 dollars.

Cette décision « repose sur la conviction que le cycle des commandes destinées à l’aviation commerciale a atteint son pic », a expliqué Wachovia dans une note. Elle traduit également des « inquiétudes concernant de possibles retards de livraisons dans le programme 787 », qu’elle évalue entre trois et six mois.

L’établissement financier estime par ailleurs que le cycle a atteint son apogée en terme de commandes. Après avoir observé les précédents cycles sur les vingt dernières années, elle a constaté que le prix de l’action tend à augmenter parallèlement. De ce fait, elle pressent qu’un pic peut poindre rapidement.

Par ailleurs la Banque se dit inquiète sur l’avancée du programme d’avions long-courrier 787. « Si Boeing était contraint d’annoncer de nouveaux dépassements de coûts ou un retard dans ses livraisons (que nous pensons probable), nous estimons que cela mettrait le prix de l’action sous pression ». « Les contacts dont nous disposons au sein de la chaîne d’approvisionnement de Boeing nourrissent notre inquiétude », ont-ils expliqué.

Les analystes de Wachovia sont arrivés à la conclusion que le surcroît de dépenses de recherche et développement, annoncé par Boeing en octobre, est destiné à aider deux de ses principaux fournisseurs, le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MIH, ailes) et l’italien Alenia (fuselage central), à rattraper leur retard. Alenia Aeronautica est une société du groupe Finmeccanica, qui s’occupe de la conception, de la réalisation, de la transformation et de l’assistance d’une vaste gamme d’avions et de systèmes aéronautiques civils et militaires.

Pour rappel, le constructeur américain a relevé fin octobre entre 3,1 et 3,2 milliards de dollars ses prévisions de dépenses de recherche et développement en 2006, et entre 3,2 et 3,4 milliards de dollars en 2007, pour faire face à des « pressions » sur le programme 787-Dreamliner en terme de « poids et de coordination avec les fournisseurs ».

Selon les propos relevés par la Banque, Mitusbishi aurait quelque peu rattrapé son retard mais « resterait à la traîne ». « Alenia, en revanche fait figure de principal coupable à l’heure actuelle », soulignent-ils. « D’après les informations que nous avons recueillies, Boeing a envoyé une armée d’ingénieurs pour remettre le programme sur les rails », selon la note. Ca me rappelle bigrement quelque chose…

« Nous avons compris que plusieurs compagnies aériennes clientes dans la région Asie-Pacifique ont été averties qu’elle devraient s’attendre dès aujourd’hui à des retards de livraison pour leurs 787 », ont poursuivi les analystes. « Au bout du compte, nous nous attendons à ce que les livraisons soient retardées de trois à six mois par rapport à la date de mai 2008, fixée pour la première livraison », ont-ils conclu.

En juin dernier, Boeing avait démenti formellement les informations de Business Week qui évoquaient un retard dans la livraison du dernier avion commercial du groupe. Boeing avait tout de même alors concèdé connaître quelques «petits problèmes techniques».

Selon l

(6 commentaires)

  1. Petit rebond pour Airbus suite à l’annonce une commande ferme de 30 A319 par la compagnie aérienne américaine à bas coûts Spirit Airlines et 2 A330 cargo
    Boeing signe 15 777 et 24 737 avec GECAS.
    Air Arabia négocie une commande de 34 avions qui seront des A320 ou B737.

  2. mais peu de presse semble parler des pb de Boeing …
    Depeche AFP à minuit hier soir …

  3. Un article du nouvelobs et de l’expansion.
    http://www.lexpansion.com/art/17.0.153213.0.html
    D’un autre côté 6 mois de retard quand on a aucun concurrent pendant 5 ans et un carnet de commande très bien rempli c’est gérable.
    L’A350 première version qui devait sortir en 2009 est attendu en 2013 dans sa nouvelle version XWB. Espérons que les leçons de l’A380 ont été retenues.

  4. Succint l’Expansion : reprise de la Depeche uniquement , et même en + soft

  5. mais encore merci à l’Usine Nouvelle : les retards se confirment, ca fait partie des articles en file d’attente … 🙂

  6. Du nouveau aujourd’hui , j’en reparle tout de suite … mais à noter que l’annonce a lieu juste le jour ou l’A380 débarque aux USA , comme par hasard …

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