Nouvel épisode dans la guerre que se livrent les deux plus grands constructeurs mondiaux Airbus et Boeing.
Les Etats-Unis estiment désormais que l’impact des retards de livraison de l’A380 sur les comptes d’EADS, maison-mère d’Airbus prouve que le dernier né de l’avionneur européen est vendu à un prix artificiellement bas, grâce à des subventions.
Cette nouvelle attaque des concurrents américains intervient juste après l’annonce de commandes de 6 A380 supplémentaires de la part Thai Airways, moyennant des concessions commerciales. Des « rabais tarifaires » ont en effet été obtenus par la compagnie thaïlandaise en contrepartie des dommages induits par les retards de livraisons d’Airbus sur ces appareils.
« Les prix de l’A380 vendus par Airbus en concurrence avec Boeing étaient en réalité si bas que l’impact des retards de livraisons annoncés récemment en a fait des ventes à perte », indique un résumé des arguments avancés par le gouvernement américain dans le cadre de sa plainte à l’OMC contre l’UE.
EADS a annoncé publiquement que les « contrats à perte de l’A380 » provoqueraient une réduction de 600 millions d’euros de ses résultats 2006 avant impôts, poursuit le texte. Ce document a été mis en ligne mercredi par les services de la Représentante américaine au Commerce (USTR).
Pour rappel, EADS a annoncé le 3 octobre dernier un retard de deux ans de son programme A380, en conséquence de quoi, le groupe a inscrit au 3ème trimestre 2006 une charge liée à l’A380 réduisant le bénéfice opérationnel (EBIT) d’un milliard d’euros.
Ce nouvel argument américain dans le conflit que les USA mènent actuellement contre ce qu’ils estiment être des aides à l’industrie aéronautique figure parmi 102 points cités dans le document pour prouver qu’Airbus bénéficie de subventions indues qui créent des distorsions sur le marché des avions de plus de 100 places, sur lequel il est en concurrence avec Boeing.
Yves Galland – par ailleurs ancien ministre du Commerce extérieur