DIC (Dubai International Capital) : le foot avant EADS ?

A choisir entre une participation dans l’aéronautique avec EADS et le football, le groupe financier des Emirats arabes Unis semble privilégier dans un premier temps le sport.

Dubai International Capital (DIC) et Liverpool ont en effet indiqué lundi avoir entamé des « négociations exclusives » en vue d’une entrée du groupe financier emirati dans le capital du club le plus titré du football anglais.

La direction de Liverpool « est entrée dans une période de négociations exclusives avec Dubai International Capital à propos d’un investissement possible dans le club », ont indiqué les Reds dans un communiqué, évoquant « la dernière étape dans la quête de l’investisseur de long terme dont le club a besoin ».

Un porte-parole de DIC, contrôlé par la famille al-Maktoum qui gouverne la ville-émirat, avait auparavant confirmé ces propos.

Pour rappel, DIC est l’organe en charge des investissements de la société publique, Dubai Holding, à l’étranger. Dubai Holding a été lancée en octobre 2004 pour gérer les projets géants destinés à transformer cet émirat, gagné depuis quelques années par une « frénésie » de construction, en centre d’affaires et destination touristique de premier plan.

Le président et actionnaire principal du club, David Moores, dont la famille a fait son entrée dans le capital du club dans les années 1950, a donné son aval à DIC pour consulter les comptes du club.

Moores, qui détient 51% des actions du club, a revu à la baisse ses exigences, réclamant 450 millions de livres (environ 670 M EUR) pour ses parts, contre 620 millions de livres initialement (environ 920 M EUR). Le club est en quête de 200 millions de livres (297 M EUR) pour bâtir un nouveau stade et est endetté à hauteur de 80 millions de livres (118 M EUR).

D’autres investisseurs semblaient intéressés, mais la préférence de Moores irait aux Emiratis qui, selon le directeur général du club, Rick Parry, ont « fait la preuve de leur compréhension parfaite et de leur respect pour l’héritage du club et ses valeurs ». « Nous croyons aussi qu’ils partagent notre passion pour le succès », a assuré Parry, répondant par avance aux craintes d’une perte d’identité du club fondé en 1892.

Le propriétaire de la franchise de Montréal du Championnat nord-américain de hockey-sur-glace, George Gillett, s’était également mis sur les rangs, tout comme un magnat du BTP nord-irlandais, John Miskelly. Le Premier ministre thaïlandais renversé, Thaksin Shinawatra, avait également été un temps intéressé.

Les rumeurs de rachat du club anglais par des investisseurs de Dubaï est devenue une information officielle après que Rick Parry, le directeur général de Liverpool, ait confirmé les contacts entre les deux parties. « C’est la dernière ligne droite qui doit nous amener à un investissement de long terme dont le club a besoin. DIC (Dubai International Capital) est un investisseur avec des ressources et une philosophie qui pourraient faire de lui un partenaire idéal « , a-t-il déclaré sur Skysports.

Si la vente à DIC se confirmait, Liverpool serait le septième club à passer sous contrôle étranger après Chelsea, Manchester United, Fulham, Aston Villa, West Ham et Portsmouth. Newcastle est actuellement en pourparlers avec le groupe financier Belgravia, sis à Jersey.

DIC est par ailleurs devenue le troisième plus grand actionnaire dans DaimlerChrysler depuis que le groupe a acquis en janvier 2005 une participation d’un milliard de dollars dans le capital de cette société. Elle est en train d’envisager une sortie partielle qui « pourrait être de 10%, de 15% ou de 20%.

« Le fonds d’investissement Dubai International Capital (DIC) va examiner les comptes d’EADS dans l’optique d’entrer au capital », avait déclaré à la mi-novembre son directeur général Samir Al-Ansari. Le fonds aura également des discussions avec Siemens, Deutsche Lufthansa, BASF, MAN et d’autres, toujours dans le but de prendre des participations d’un montant total variant de 10 à 15 milliards de dollars, avait-t-il ajouté.

Mais après des rumeurs insistantes, puis ces déclarations du patron du fonds Dubai International Capital (DIC), le fonds avait publié le même jour un ferme démenti dans un communiqué, DIC affirmant qu’il n’avait pas l’intention d’acquérir des actions EADS, et que les propos du CEO, Sameer Al Ansari, avaient été sortis de leur contexte.

Le directeur général de DIC avait lui aussi personnellement démenti les fortes rumeurs selon lesquelles DIC pourrait acquérir immédiatement des parts dans EADS, bien qu’il n’ait pas écarté cette éventualité. « En ce moment, DIC n’a pas l’intention d’acquérir des parts dans EADS », mais ce dernier pourrait être « une éventuelle opportunité d’investissement pour DIC » à l’avenir, avait ainsi indiqué M. Ansari.

Sources : AFP, Boursier.com, La Tribune, football.fr

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